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PASCAL
COMELADE : 4 rock 'n' roll hits
collection :
"Not available"
réf : not available 024
date de sortie : 25 janvier 2012
format : 45 tours EP 4 titres
Crédits
:
Face
A
1.- (You're) Pushin' too hard (Sky Saxon)
2.- Let's dance (Jim Lee)
Face B
3.- Not fade away (Buddy Holly, Norman Petty)
4.- Ace of spades (Link Wray)
Compilation et notes de pochette : Pol Dodu
Pochette : Laurent "Swing" Roche
Enregistré à Barcelone le 13 mai 2010
Pascal Comelade : Orgue Farfisa, piano, piano jouet, guitare en plastique
Pep Pascual : Clarinette, Saxophone baryton, Théière siffleuse,
Ballon de baudruche
Ivan Telefunkez : Guitares
Gérard Meloux : Guitare, Ukulélé
Roger Fortea : Basse
Oriol Luna : Batterie
Eddie Sonar : Orgue électrique
Enric Casasses : Triangle, Voix sur (You're) Pushin' too hard
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Lors du concert d'Enric
Casasses, Pascal Comelade et le Bel Canto Orquestra à Sabadell,
près de Barcelone, le 14 mai 2010 (un concert filmé par
Olivier Cavaller et édité en DVD avec l'album N'ix
- Discmedi, 2010), les spectateurs ont eu droit à leur dose de
rock 'n' roll, avec notamment une version sauvage d'Under my thumb,
incluse sur l'album, et une version de Disset anys s'appuyant non
pas sur la musique de Drop out boogie de Captain Beefheart, comme
sur l'album, mais sur celle du I can't control myself des Troggs.
La veille, tout ce beau monde s'était retrouvé dans une
maison de Barcelone, chez Pepe, pour préparer le concert en jouant
ensemble, toute la journée. Et là, le rock 'n' roll était
encore plus présent, puisque le groupe s'est attaqué au
fil des heures à divers classiques plus ou moins obscurs. L'ingénieur
du son Raph Dumas a eu la bonne idée d'enregistrer le tout sans
jamais appuyer une seule fois sur le bouton de pause et, de ces heures
d'enregistrements en direct, nous avons sélectionné pour
ce 45 tours quatre titres qui ont pour point commun d'illustrer parfaitement
ce qu'exprime Pascal Comelade dans le documentaire A skatalan musical
eclectic show d'Olivier Cavaller, également disponible sur
le DVD de N'ix : "J'ai deux obsessions, la musique répétitive
et le rock, le rock primitif, voilà.".
Le premier titre est une reprise du Pushin'
too hard des Seeds, sorti pour la première fois
en 1965. Quand le Bel Canto Orquestra se lance dans une version de ce
titre, celle-ci peut durer jusqu'à plus de vingt minutes. Heureusement,
vue la durée maximum possible d'une face de 45 tours, celle-ci
en fait tout juste quatre. Sur ce titre, les orgues de Pascal Comelade
et d'Eddie Sonar sont très en avant. Ils répètent
en boucle la mélodie principale, tant et si bien qu'on en vient
à penser à l'écoute de ce titre à la fois
à Suicide, mais aussi à Fluence, le tout premier disque
de Pascal Comelade, sorti en 1975.
Pushing too hard est le seul titre du EP chanté par Enric
Casasses. A l'inverse de ses déclamations du poème Uh
(qui compte 9072 vers dans l'édition chez Container en 1997. Seuls
les vers 8009 à 8441 sont dits dans la version chantée électrique
de l'album La Manera més salvatge de 2006), Enric se concentre
ici sur une seule phrase ("You're pushing too hard, you're pushing
on me, pushing too hard on me") qu'il répète en
boucle au fur et à mesure que le titre se déroule et que
l'instrumentation prend de l'ampleur et du volume.
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Le titre qui suit
est plus léger et plus guilleret. Là encore, c'est l'orgue
qui joue le gimmick de cette reprise de Let's
dance, le tube de 1962 de Chris Montez. On est plus proche
de la version des Silicon Teens de 1980 que de celle du premier album
des Ramones en 1976, mais il est probable que les musiciens pensaient
autant aux faux frères Ramones qu'à Chris Montez en décidant
de jouer ce titre.
En s'attaquant à Not fade away,
c'est carrément à tout un pan de l'histoire du rock que
les musiciens réunis ce jour-là rendent hommage. Cette chanson,
créée par Buddy Holly, est sortie à l'origine en
1957 en face B du single Oh, boy ! et sur l'album The "chirping"
Crickets. Comme ce fut le cas avec Jerry Allison pour cet enregistrement
original, Oriol Luna utilise ici une boite en carton comme batterie, et
le rythme qu'il joue, c'est bien sûr le Diddley beat utilisé
par les Crickets pour cette chanson. Un Diddley beat que les Rolling Stones
avaient largement mis en avant sur leur version de cette chanson, début
1964, qui fut leur troisième single, leur premier coup de maître
et leur premier très grand succès. Un des rares cas où
une reprise se hisse au niveau de l'original.
En 2008, Pascal Comelade a diffusé avec un numéro du magazine
Enderrock un CD de huit reprises des Stones, Compassió
pel dimoni. Si un jour il diffuse de diffuser plus largement une
nouvelle édition de ce disque, il pourra y ajouter cette version
de Not fade away, même s'il ne s'agit pas d'une composition
Jagger/Richard, et la version live de Under my thumb de N'ix
(une version en solo figure déjà sur le CD original).
Les fans des Cramps vont lever l'oreille à l'écoute des
premières notes de Ace of spades.
Comme moi, ils croiront sûrement reconnaître le riff de Sunglasses
after dark, l'un des sommets de Songs the Lord taught us, le
premier album des rois du psychobilly. C'est bien le même riff,
mais comme souvent les Cramps ont brouillé les pistes sur ce coup-là
: ils ont greffé sur une reprise à peine reconnaissable
de Sunglasses after dark, (à part le titre et les paroles,
et encore), un obscur morceau rockabilly de Dwight Pullen de 1958, le
riff de guitare tueur de Ace of spades, un instrumental signé
Link Wray, sorti en 1965 en face B de son 45 tours The fuzz. Pour jouer
ce riff, en boucle, les compères s'y sont mis à trois, avec
Gérard Meloux au ukulélé slide amplifié, Ivan
Telefunkez à la guitare électrique et Pascal Comelade à
la guitare jouet.
Avec cette rondelle noire de quatre titres, Pascal Comelade et le Bel
Canto Orquestra nous donnent une illustration par l'exemple très
réussie de leur désormais fameuse Mètode de rocanrol
!
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