VIVONZEUREUX!
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22 décembre 2005
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GEORGES JOUVIN
: Crédits
: |
1. I
dig rock and roll music 2. Quatre
garçons dans le vent (A hard day's night) 3.
Le téléfon 4. (I
can't get no) Satisfaction 5. A
tout casser 6.
J'ai mon badge 7. Black
is black (Noir c'est noir) 8. Georges,
viens danser le rock |
9. Hey
pony (Pony time) 10. Avec
une poignée de terre (A hundred pounds of clay) 11. Réveil
rock (Reveille rock) 12. Let's
go 13.
Let's do't (En frappant dans nos mains) 14. Fille
sauvage (Ruby Tuesday) 15. Sunny
afternoon 16. Garde-moi
la dernière danse (Save the last dance for me) |
Après
"Tu m'as trompette mon amour",
l'histoire d'amour discographique que nous lui avons consacré, Vivonzeureux!
s'intéresse une nouvelle fois à Georges Jouvin, l'homme à
la trompette d'or, avec cette fois-ci une sélection de ses titres du
répertoire rock.
Que les choses soient claires, Georges Jouvin n'est pas et n'a jamais été
un rocker. C'est un trompettiste populaire, et à ce titre, pendant une
trentaine d'années grosso modo du milieu des années 1950 au milieu
des années 1980, il s'est attaqué à tous les genres de
musique populaire, des grands airs du classique au disco, en passant par la
chanson, le jazz et tous les sous-genres de ces années-là, du
twist au monkiss. Et donc, sa trajectoire a aussi rencontré le rock,
la plupart du temps par l'intermédiaire des versions françaises
popularisées en France, par les yéyés et les autres. Du
coup, on retrouve du beau monde repris ici, de Johnny & The Hurricanes aux
Kinks, en passant par les Beatles et les Stones bien sûr.
Nous nous sommes
intéressés ici aux disques édités avant 1971, et
nous avons sélectionné les titres qui nous titillent le plus l'oreille
ou qui nous amusent le plus. Il va de soi que, la plupart du temps, ces morceaux
seraient bien plus agréables à écouter sans la trompette
!
Le titre le plus ancien ici est "Georges, viens danser le rock", de
1958. Comme il est signé Jo Moutet, l'arrangeur et chef d'orchestre de
Jouvin, entre autres, j'ai longtemps cru que c'était un original, d'autant
plus que les paroles semblent faites pour lui; avant de découvrir récemment
que c'était en fait à l'origine une fece B de 45 tours de M. Guétary,
Georges de son prénom !! Il y a deux autres "originaux" dans
notre sélection, l'excellent "J'ai mon badge" et "Let's
do't", un cas intéressant de pillage éhonté et complètement
asumé, puisqu'on trouve sur la même face du EP "Dansez le
monkiss", "Let's go", popularisé par les Ventures, et
"Let's do't", signé Jo Moutet et Georges Jouvin, qui est tout
simplement et strictement la même chanson !! J'ai l'impression qu'ils
ne se sont même pas embêtés à faire chanter "Let's
do't aux choeurs au lieu de "Let's go". Sur les autres parutions,
notamment celle chantée par Dominique que nous avons incluse ici, c'est
bien sûr "Let's do't" qui est crédité, et pas
"Let's go".
Un
autre moyen plus subtil et plus souvent employé par les maisons de disques
françaises des années 60 pour "détourner" des
droits d'auteur vers les sociétaires de la SACEM, c'est celui qui consiste,
même pour une reprise instrumentale, à créditer l'adaptateur
en français des paroles !!! Ça n'a l'air de rien, mais comme Maxime
Schmitt l'a expliqué dans son livre "Face B", dans ces cas-là
l'adptateur touche une part non substantielle des droits...
Georges Jouvin
a peu repris les Stones, et beaucoup plus les Beatles, probablement plus accessibles
et aussi édités par le même label que lui. Une des rares
fois où on entend clairement de la guitare électrique sur ce disque,
c'est quand même, bien sûr, sur "Satisfaction". "La
voix de son maître" a réussi l'exploit à réunir
Beatles et Stones sur la pochette du EP "Spécial Jouvin" (EGF
744), puisque la photo qui illustre "Quatre garçons dans le vent"
est clairement une photo des Stones maquillée !!
L'orchestre de Georges Jouvin a connu une bonne période bien groovy,
vers 1966-1967, ce qui explique que la grande majorité de notre sélection
date de cette période. Il y a notamment sur les titres de cette époque
un orgue bien présent, qui dialogue parfois avec un saxo. Mais la trompette
d'or ne se laisse jamais longtemps voler la vedette...!
Pol Dodu, décembre 2005.