LETSLIVAPPY!
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june
7 2005
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française
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The other day, following the creation of Letslivappy!, this
pidgin english version of Vivonzeureux!, I was checking how Vivonzeureux!
is referenced in the main internet search engines. So I typed in "hip-pop"
and bang, back come 441 web pages as an answer. A surprising result at first
sight. 441 pages, this may not seem a lot compared to the millions of pages
now online, but it is a lot for optimistic hip-pop, the only outlet of which
remains Letslivappy!, the fanzine you are now reading.
If for just one moment I had been tempted to be immodest enough to think
that the influence of optimistic hip-pop was starting to spread over the
planet, a more precise search would have cured me instantly, since a search
for "hip-pop optimiste" and "optimistic hip-pop" only
gave respectively 4 and 1 web pages as a result !
So what about all these web pages talking about a non-optimistic hip-pop
? A quick check showed rapidly that, for some time now, people have started
labelling "hip-pop" some of those more commercial rap and hip-hop
artists who use the basest ingredients of pop music to sell their debased
rap music, such as Puff Daddy, The Roots and Notorious Big.
Of course, this kind of hip-pop has nothing in common with optimistic hip-po,
a philosophico-musical concept which is just the opposite of a musical style
or trend.
Before confusion sets in, maybe a brief historical summary would be useful.
The Letslivappy! (while we await our death...) radio show was born
on the airwaves of La Radio Primitive in Autumn
1989, and as early as in its third week, the show focused on this philosophico-musical
concept, inspired by the happy state of mind generated by listening to Jonathan Richman's songs or the first tracks by
They Might Be Giants (TMBG's "The
Famous Polka" was the first theme tune of the show, and their singles
compilation was extensively reviewed in the first show).
This concept was very quickly parfectly synthesised by De La Soul and then
Urban Dance Squad with their respective singles "The magic number"
and "Deeper shade of soul".
Optimistic hip-pop was never to be mistaken with hip-hop, and unfortunately,
all that is labelled hip-pop is not necessarily optimistic hip-pop ! And
those who'd like to know more about all this can refer to a previous
feature,which made a point of not defining optimistic hip-pop too precisely
as an introduction to the presentation of the optimistic hip-pop record
library.
On a beau être sensé savoir que rien n'est jamais acquis, on finit souvent, ne serait- ce que par habitude, par prendre pour argent comptant un tas de choses dans sa vie quotidienne. On appuie sur l'interrupteur et on s'attend à ce que la lumière s'allume; on part en retard au boulot et on s'attend à ce que la voiture démarre quand on tourne la clé,... Et c'est quand par hasard on n'a pas le résultat attendu qu'on trépigne, qu'on s'énerve, qu'on gueule! Evidemment, c'est une erreur. Il est a priori normal qu'une machine ne marche pas, ou pas tout le temps, et c'est quand justement elle marche qu'on devrait se réjouir et se dépêcher d'en profiter (ce qui contribuerait à nous procurer de nombreuses petites joies quotidiennes!). Mais je l'ai dit, on prend tout pour acquis parce qu'on a l'habitude que ça marche, y compris des choses qui ne sont qu'apparemment des plus simples : mettre une lettre dans une boîte au coin de la rue en sachant qu'elle sera le lendemain matin à 800 km de là), appuyer sur un bouton et voir et entendre Lagaf' à la télé (là on devrait se réjouir quand ça ne marche pas...), ou décrocher son téléphone et tapoter sur son clavier pour réveiller quelqu'un à l'autre bout du monde en lui parlant une langue qu'il ne comprend pas, le tout à partir d'un branchement avec deux fils en cuivre utilisant une technique qui n'a quasiment pas dû évoluer depuis 1876! Une technique qui nous sert aussi encore pour aller nous balader sur Internet... Internet, tiens, tout le monde trouve ça magique, parce que c'est nouveau. Et c'est effectivement magique, mais pas plus que l'ordinateur qui vous sert à consulter le texte que vous êtes en train de lire! Tout ça pour dire que, si Vivonzeureux! est resté un peu en sommeil ce dernier mois, c'est en partie parce que j'hibernais, et en partie parce que mon disque dur a eu la mauvaise idée de décider qu'il avait besoin d'être effacé et reformaté, ce qui, de sauvegarde en récupération de données, m'a bien occupé quelques soirées, et ce qui m'a donné l'occasion de me réjouir chaque fois que, magiquement, un programme remarchait!
Ce week-end j'ai fait un gâteau au chocolat. Rien de tel pour
un gâteau d'anniversaire. C'est la recette de ma belle-soeur que j'ai
adaptée : moins de quantités, moins de sucre et de beurre
et de la noix de coco au lieu des amandes en poudre (c'est moins cher, moins
sec et ça donne un léger goût de coco qui va bien avec
celui du chocolat alors que, bizarrement, dans cette recette, le goût
des amandes se perd complètement et on ne sent que le chocolat).
Donc, j'étais en train de me servir une part du gâteau au chocolat,
et je raclais le glaçage sur le bord quand je me suis dit que la
matière de ce glaçage (chocolat plus eau) était très
proche des truffes que ma maman fait systématiquement pour Noël
(j'imagine que c'est du chocolat, du beurre, du poulain en poudre et de
gros efforts de présentation pour les mettre dans des boîtes
récupérées ou faites maison, avec ou sans des cerneaux
de noix dessus).
Et je ne sais pas pourquoi, d'un seul coup, ce glaçage m'a fait pensé
au "gâteau tupperware" que j'ai fait quelques fois il y
a plus de vingt ans.
Tupperware, j'en entends plus beaucoup parler, mais j'imagine que ça
existe toujours. En tout cas, j'imagine que vous ne pouvez pas ne pas savoir
ce que c'est, et j'imagine que, si vous avez 25 ans ou plus, vous ne pouvez
pas avoir accompagné dans votre jeunesse votre maman à une
réunion tupperware (à
moins qu'il n'y ait eu des réunions chez vous...!).
Car, plus que les trouvailles techniques, le design ou la qualité
de cette vaisselle en plastique américaine, c'est bien sûr
le système de vente directe chez et par les consommateurs qui a fait
la gloire de tupperware, comme pour les produits de beauté Avon.
Ma maman, donc, allait à des réunions tupperware, et
elle a même dû en organiser quelques-unes (il me semble que
notre gauffrier électrique était un cadeau fidélité
Tupperware), et on avait donc à la maison des boîtes, des saladiers,
des ramequins tupperware en plastique. Ca et aussi quelques produits plus
"innovants" ou originaux : salière et poivrière
avec leur support, cruche-verseuse de deux litres, qui nous servait à
faire la pâte à crèpes/pâte à gauffres
(une recette toute simple que je savais faire par coeur en utilisant les
graduations en double-décilitre de la cruche : de la farine jusqu'à
8, 6 oeufs, 1 litre de lait, 2 pincées de sel, de l'huile, un coup
de mixer et le tour est joué), voire même les moules à
esquimaux glacés en plastique : un support pour les six esquimaux,
six couvercles et six bâtonnets : il suffisait de faire un entremet
liquide au fruit, de remplir les moules et de mettre le tout au freezer
pour avoir des glaces. Le seul esquimau au monde au bâtonnet réutilisable!
Et puis il y avait aussi cette boîte rectangulaire (25 x 8 x 10 cm
environ, un moule à cake en fait, j'imagine), qui pouvait servir
à faire le gâteau au chocolat sans cuisson tupperware. On en
avait mangé un une fois chez quelqu'un, et c'était devenu
ma spécialité, que ma mère ne manquait pas de vanter,
même si le gâteau à ma façon n'a jamais été
aussi bon que la première fois que j'en ai mangé...
Le principe était simple : il fallait utiliser des casse-croutes
déjeûners tout simples (pas fourrés), des goûters
Rem qui à l'époque devaient encore être fabriqués
à Reims, qu'on humectait avec un peu de café et qu'on noyait
dans une sauce au chocolat en faisant un sandwich chocolat/biscuit/chocolat,
etc.
Quand la boîte était pleine, on refermait et on mettait le
tout au frigo, plusieurs heures au moins. Théoriquement, on pouvait
alors démonter et servir en tranches. Je vous laisse imaginer le
résultat et le goût de la chose. Toujours est-il que je suis
sûr d'une chose : le gâteau que je fais ces temps-ci sans tupperware
est bien meilleur. Mais on en reparle dans vingt ans...
Les cageots, je ne m'y étais jamais vraiment intéressé.
Un peu comme vous j'imagine. En fait, je n'ai jamais vraiment eu besoin
de cageot. Par contre, mon grand-père en avait toujours un (assez
haut, de forme ovale) fiwé sur le porte-bagage de son vélo,qui
remplaçait une sacoche, ou qui servait notamment pour ramener la
production du jardin. Il en avait aussi dans son atelier pour conserver
les noix et les patates.
Mais j'ai peu utilisé l'objet, j'ai plus souvent entendu le mot servir,
au collège ou au lycée par exemple, pour parler de certaines
filles (et pas en bien!).
Eh bien bizarrement, depuis quelques temps, je m'intéresse au cageot.
Il est possible que ça tienne au fait que je me chauffe maintenant
au bois, et que, pour allumer un feu de bois, il faut du bois, et qu'un
cageot, c'est justement fait avec du petit bois!
Alors mon regard s'entraîne à repérer les cageots vides
dans les rayons des magasins ou les bennes à ordures à la
fin des marchés, et je les ramène à la maison pour
les désosser. Ca fait d'ailleurs toujours bizarre de démolir
quelque chose que quelqu'un (ou plutôt une machine, j'imagine) s'est
fait chier à faire. Car ça n'a l'air de rien, un cageot, mais
c'est une construction élaborée. Il faut plusieurs minutes,
sans se presser je l'admets, pour en faire un tas de petit bois. C'est surprenant
le nombre de formes et d'épaisseurs de bois différentes qui
sont utilisées pour un seul cageot, et je ne compte pas les agrafes...
Restent deux questions pour lesquelles je dois vérifier la réponse
: est-ce que le bois utilisée pour faire les cageots est bien du
peuplier ? (il me semble avoir su ça un jour; ça doit être
pareil pour les allumettes), et est-ce que le mot cageot vient bien du mot
cage ? (ce qui parait évident, puisque les planches des cageots sont
un peu disposées comme les barreaux d'une cage)
Le concert de Vic Chesnutt, Lambchop et Calexico
au New Morning le 13 octobre était annoncé depuis la mi-juillet
au moins, notamment par un encart de pub dans Aden, le supplément
des Inrockuptibles et du Monde.
Et c'est évidemment sur la foi de cette superbe affiche que je me
suis précipité pour réserver des billets pour moi-même
et tous les amis que j'avais pu convaincre! En septembre, la rédaction
des Inrocks, qui comprend une majorité de vrais fans de musique,
nous recommande dans une brève le concert du New Morning comme le
concert à ne pas rater de l'automne. et pourtant, c'est plus ou moins
directement à cause des mêmes Inrockuptibles que Calexico n'a
pas joué ce soir-là à Paris...!!
Ah, démon du commerce quand tu nous tiens... En effet, il
faut être attaché commercial chez un label ou chez un organisateur
de festival pour aller imaginer que deux concerts de Calexico à Paris
à un mois d'écart pourraient se causer mutuellement du tort,
ou pour penser que le fait de présenter Calexico en exclusivité
parisienne, non pas en tête d'affiche mais en troisième position
de la programmation d'un concert, pourrait avoir un quelconque impact sur
le "marketing" d'un festival.
Car, si j'en crois les explications fournies par le New Morning, c'est bel
et bien ce qui s'est passé le 13 octobre dernier puisque la maison
de disques de Calexico a décidé d'accorder au festival des
Inrockuptibles l'exclusivité du concert de Calexico (probablement
en s'asseyant sur des contrats déjà signés pour le
concert du New Morning), et a annulé la prestation du groupe, dans
le cadre de sa tournée commune avec Vic Chesnutt et Lambchop.
On peut s'étonner que le groupe ait obéi (alors que visiblement
il regrettait cette décision), mais on comprend mieux quand on sait
que les tournées de groupes étangers, souvent déficitaires
et dont le rôle principal est de faire la promotion des disques, sont
en grande partie financées par les labels eux-mêmes (ah, démon
du commerce quand tu nous tiens!).
Je me plains, je me plains, mais au final la soirée du 13 octobre
a été une très bonne soirée.
Déjà, Calexico a joué malgré tout et
a ainsi donné son premier concert en France. Un concert parmi les
plus courts de tous ceux que j'au pu voir (le groupe n'a joué qu'un
morceau), mais un très très bon concert. La formation de base
de Joey Burns et John Convertino était augmentée de plusieurs
musiciens (des cuivres, un violoncelliste,...) et a donné une version
très enlevée de "Stray", avec un jeu de guitare
acoustique de Joey Burns très rock'n'roll, voire rockabilly, par
moments (un style de jeu peu perceptible sur les disques, mais que j'avais
déjà noté lors du concert d'OP8 l'an passé à
Reims).
Pour voir un concert plus long de Calexico, il faudra donc attendre... le
festival des Inrocks le 8 novembre prochain, où le groupe sera en
très bonne compagnie (Grandaddy), et en beaucoup moins bonne compagnie
(les painpains de Manic Street Preachers).
L'ironie d'un soir était d'autant plus grande, ce mardi au New Morning,
puisque des musiciens de Calexico ont été sur scène
tout au long de la soirée.
Avec Lambchop tout d'abord (il s'agissait du violoncelliste), mais
ce musicien était incorporé parmi les douze ou treize musiciens
présents sur scène. Kurt Wagner, le chanteur de Lambchop,
a très vite installé une bonne ambiance dans ses discussions
entre les morceaux (avec le groupe et avec le public), et même si
les premiers morceaux avaient tous un peu trop ce faux rythme caractéristique
de Lambchop, le rythme s'est un peu enlevé par la suite, pour terminer
en apothéose avec un morceau qui avait quasiment une ligne de basse
soul/disco!
Après l'intermède Calexico sur lequel je n'insisterai pas
plus, Vic Chesnutt a pris le devant de la scène (si on peut
dire, puisque l'exiguïté des lieux et le nombre de musiciens
présents ont fait qu'il a passé tout le concert, prestation
de Lambchop comprise, au piano, à côté et non pas sur
la scène), accompagné d'une quinzaine de musiciens (dont plusieurs
membres de Calexico, donc). Ce qui fait un gros contraste avec le concert
des Transmusicales de Rennes que j'avais vu en 1994, où il avait
joué en trio. Et le principal effet de cette orchestration pléthorique,
ça a été d'adoucir le côté écorché
vif de Vic Chesnutt, et notamment de son chant. Un très bon concert,
à prolonger par l'écoute de "The salesman and Bernadette",
l'album de Vic Chesnutt enregistré avec Lambchop qui vient de sortir.
(Au fait, pour voir les TROIS groupes jouer le même soir, il suffisait
de prendre le TGV le lendemain pour aller les voir à Londres!)
M. Gérard Jacquemin est interrogé par la radio publique locale
sur le bilan des Flâneries musicales d'été de Reims,
en tant que responsable de la communication de l'organisateur du festival,
l'Office de tourisme de Reims (car les Flâneries sont bel et bien
conçues comme un festival de tourisme plus que comme une manifestation
culturelle).
La journaliste lui demande si le festival compte s'ouvrir à de nouveaux
styles musicaux (rock, rap, chansons, musiques du monde) maintenant qu'il
est bien établi après quelques années de succès
populaire. Elle a peut-être en tête le festival d'été
de Châlons, qui propose justement des concerts en plein-air de styles
variés.
Eh bien non, répond M. Jacquemin, et pour plusieurs raisons : il
faut s'en tenir à ce que l'on sait faire, et on a déjà
élargi du classique au jazz, plus on sait pas faire. Et puis il ne
faut pas mélanger les publics. Et puis on propose des concerts dans
les quartiers, et tout le monde en est très content.
Ce qui est intéressant, c'est qu'en quelques phrases M. Jacquemin
en dit plus sur la philosophie qui préside à l'organisation
des Flâneries que dix ans de conférences de presse de lancement
de la manifestation.
Pour ce qui concerne le "On sait pas faire", on peut lui rétorquer
que le classique non plus il ne sait pas faire. Mais avec quelques millions
de francs rien n'est très dur, puisque pour le classique et depuis
des années les Flâneries confient le budget artistique et la
programmation à un directeur artistique extérieur, qui n'a
d'autre obligation que de fournir ce programme. Il n'est jamais venu à
l'idée des organisateurs que ce même travail pourrait être
fait aussi bien par un directeur recruté qui, en travaillant sur
place pendant l'année pourrait initier des actions de formation,
de sensibilisation et de diffusion musicale - pour moins cher. Mais c'est
vrai que ça améliorerait la vie culturelle rémoise
sans vraiment développer le tourisme... Pour ce qui est du jazz,
l'Office, qui n'y connaît probablement rien, a su se tourner vers
une association rémoise. Nul doute que s'il décidait de programmer
du rock, du rap ou du raï, l'Office, saurait trouver le moyen de recruter
des gens qui savent faire!
Le principal intérêt d'un festival est de développer
les publics, que l'objectif poursuivi soit culturel ou économique.
M. Jacquemin, lui, ne veut pas les mélanger. Il veut bien garder
son public classique/jazz, et que les autres se débrouillent tous
seuls. Pourtant, pendant le concert de Taÿfa cet été
sur la place centrale de Châlons, je me disais que c'était
bien de voir ce public (bien mélangé) bouger et danser sur
la musique d'un groupe qui lui aussi croise les influences (berbères
et bretonnes notamment).
Mais le plus révélateur, c'est quand M. Jacquemin se met à
répondre sur les concerts dans les quartiers à la question
concernant les styles musicaux. Ca prouve simplement que, pour lui, les
concerts non-classiques et non-jazz s'adresseraient avant tout aux gens
"des quartiers", alors que les concerts déjà proposés
dans les quartiers semblent satisfaire tout le monde. Et il est vrai que
les concerts dans les quartiers attirent du monde : ce sont quasiment les
seules manifestations que la ville y organise. Mais ce n'est surtout pas
une raison pour ne pas en organiser d'autres. D'autant plus que les concerts
les plus prestigieux sont réservés aux gens du "centre
ville" : à part quelques exceptions, la périphérie
a surtout droit au Bagad de Llann Bihoue et à la tournée du
spectacle de jazz créé chaque année dans le cadre de
la politique de la ville. Et on sait bien que, si cette création
donne la possibilité à quelques-uns de travailler avec des
musiciens de jazz, le principal objectif poursuivi par ces créations
est de garantir un cetain nombre de cachets à quelques musiciens
professionnels.
Il paraîtrait que je chante faux. Je sifflerais même faux. C'est
malheureusement probablement vrai. J'ai longtemps argué du fait que
tout était relatif, et que le faux et le juste n'étaient déterminés
que par une norme arbitraire. Mais bon, ce genre d'argument dilatoire ne
tient qu'un temps.
Par contre, j'entends juste, et je l'ai souvent prouvé. Je suis capable
de dire si quelqu'un joue juste ou faux, et je reconnais souvent sans problème
un échantillon caché au milieu d'un remix (exemple : la basse
du "Atrocity exhibition" de Joy Division utilisée par les
Chemical Brothers pour leur remix du "Burning wheel" de Primal
Scream.
Et en fait tout le problème vient de là, de l'ouïe. C'est
bien connu, tout le mone chante faux sous la douche, mais je ne pense pas
qu'on chante faux dans le bain. Pourquoi ? Parce que sous la douche, avec
le bruit de l'eau, on ne s'entend pas chanter, et sans repère o chante
faux. Et je m'en suis enfin rendu compte au cours de l'été
que, quand j'essayais de chanter, mon écoute était tournée
non pas vers les sons qui sortaient de la bouche, mais vers l'intérieur
. Ce qui explique pourquoi je m'entends chanter juste. Depuis, j'ai commencé
à m'exercer à tendre l'oreille à l'extérieur,
et à bien faire faire tout son parcours à mon souffle, y compris
au-delà des dents et des lèvres (quand je pense que mon prof
de phonétique nous avait expliqué tout ça il y a plus
de dix ans!).
Malheureusement, ceux qui me côtoient n'ont pas fini d'avoir les oreilles
cassées. Car bien s'écouter et gérer son souffle, ce
n'est qu'une première étape. Reste encore à régler
la hauteur de la voix, et à maîtriser le rythme. On en reparle
dans une dizaine d'années...
Vous avez envie de garnir facilement votre compte en banque ? de passer
à la télé, d'être interviewé par "Femme
actuelle" ? Il y a un truc bien connu, voire éculé, qui
marche toujours, c'est le bouquin qui donne une nouvelle formule pour un
régime amaigrissant. Une formule qui a l'avantage de pouvoir se décliner
en fiches-cuisines, en ligne de produits diététiques, etc.
Dans ce domaine comme dans d'autres, c'est dans les vieilles casseroles
qu'on fait les meilleures soupes : l'astuce de nos grand-mères ou
le régime alimentaire d'une contrée exotique adapté
à nos goûts, y'a rien de tel. Et plus la formule est simple,
plus on peut la vendre facilement et à grande échelle.
Je ne souhaite pas me lancer dans la course, aussi je vous livre, grâcieusement
comme promis, ma formule à moi, qui est tellement simple que les
Montignac et autres Rika Zaraï n'y ont pas pensé.
Voilà, pour arrêter de grossir et revenir à un poids
de forme, la meilleure solution c'est tout simplement de s'arrêter
de manger quand on sent qu'on n'a plus faim!
Un régime qui a des avantages, puisqu'il permet de manger tout ce
qu'on aime sans aucun interdit. A partir de là, libre à vous
de broder 120 pages en gros caractères, avec divers chapitres sur
les conditions du repas (prendre son temps, se détendre), sur la
taille des parts (petites, il vaut mieux se resservir plutôt que d'en
mettre plein son assiette et de se sentir obligé de finir alors qu'on
est rassasié).
Je ne m'étends pas plus, vous avez tous les éléments
en main pour vous lancer vers la fortune, et je ne vous demanderai même
pas un pourcentage... Mais dépêchez-vous, cette formule ne
marchera que pour le premier qui réussira à se faire éditer!
C'est un lieu commun de dire que nous sommes constamment bombardés
d'informations. Et il est plutôt difficile de les assimiler toutes.
Ca m'est déjà arrivé plusieurs fois : je commence à
raconter un truc que j'ai entendu à la radio ou lu quelque part,
et plus j'avance dans mon histoire, et plus ce dont je crois me souvenir
me paraît délirant. A tel point que je finis par me demander
si ce n'est pas au moment du 1er avril que j'ai entendu la nouvelle que
je veux rapporter (ce qui m'est effectivement arrivé plusieurs fois).
C'est exactement ce qui se passe avec cette histoire de la bonne humeur
dans le creux du genou. Au fin fond du brouillard de mon cerveau en cours
de ramollissement, j'ai l'impression d'avoir entendu ça un matin
de l'hiver dernier entre la douche et le café : une étude
aurait montré que la bonne humeur des sujets étudiés
augmentait avec la quantité de lumière (notamment solaire)
reçue par une sorte de capteur naturel situé à l'arrière
du genou.
Oui je sais, j'ai l'air de délirer comme ça, mais c'est bien
ce que je crois avoir entendu, et ça explique bien des choses, par
exemple la réputation de bonhommie des gens du Sud. Et vous devez
bien vous douter que, si cette information était vérifiée,
elle serait d'une importance considérable pour la science hip-pop
optimiste, et pour d'autres secteurs socio-économiques (les vendeurs
de séances d'UV pourraient se mettre à vendre des séances
d'éclairage des genous, par exemple).
Quant à moi, je me demande comment j'ai pu conserver une once de
moral pendant tout ce temps, et particulièrement pendant nos longs
hivers, alors que je ne porte que des jeans à longueur d'année.
Si l'information est confirmée, je me lancerai peut-être dans
une concurrence féroce avec Gaultier en lançant une ligne
de mode hip-pop optimiste, avec jupe courte pour tout le monde.
On le sait, Reims n'est pas réputée être
une ville de fête (ne pas confondre avec Rennes, qui est pourtant
tout aussi au nord et tout aussi humide que la 'capitale du champagne').
Le Figaro (Le Figaro!) a même récemment surnommé la
ville 'La belle endormie'... Ce n'est pas non plus vraiment une ville rock
: au bout de 40 ans, on y compte tout juste deux salles de concerts : une
ancienne Usine où les conditions d'accueil restent précaires
après 10 ans d'activité, et que la municipalité a promis
depuis 3 ans de remplacer par une salle neuve (encore 3 ans pour essayer
de tenir la promesse de la construire avant la fin du mandat, mais visiblement
le projet n'en est toujours qu'au stade des pré-études), et
la salle très exiguë mais légendaire de la M.J.C. Claudel.
Sorti de là, les fans et les groupes de rock rémois n'ont
à leur disposition que quelques cafés qui programment des
concerts, soit par passion, soit pour améliorer le chiffre d'affaires
de la bière. Il est sûr que ces cafés ne sont pour la
plupart absolument pas adaptés à l'organisation de concerts
(pas de scène, pas de place), mais au moins ils ont le mérite
d'exister et d'élargir quelque peu l'éventail des lieux de
sortie des fêtards rémois.
Enfin, ils existent, mais peut-être pas pour longtemps, puisque depuis
un an, il semble qu'un effort concerté des autorités vise
à faire complètement cesser l'organisation des concerts dans
les cafés rémois, qui sont harcelés de procès-verbaux
pour tapage, auxquels les policiers se font un plaisir de rajouter les sanctions
les plus pointilleuses (fermeture au-delà de l'heure légale,
non respect de règles sanitaires, etc). Et les sanctions tombent
: fermeture administrative provisoire de La Spirale, fermeture administrative
provisoire du Pop Art Café, et cette semaine fermeture administrative
provisoire du Castel Rock Café. D'autres ont décidé
d'arrêter d'organiser des concerts devant la menace. Même les
lieux qui ont choisi - pour tenter d'éviter les PV - de se concentrer
sur l'organisation de sound-systems ne sont pas à l'abri de descentes
de police musclées. Et les deux lieux de concert réguliers
sont eux aussi menacés de procès pour tapage nocturne.
Une seule question : que cherche la municipalité, qui persiste à
ne rien faire du tout pour les musiques qui bougent (Vitry-le-François,
20 000 habitants, vient de se doter d'une scène de musiques actuelles,
Reims n'en a pas, ni en ville ni dans les quartiers), et que cherche les
autorités dans cette affaire ? Un seul étonnement : que tous
ceux qui vivent de la musique à Reims (groupes, publics) continuent
de subir cet acharnement sans réagir.
Bravo les chroniqueurs politiques : cela fait des semaines que vous
nous annonciez la fin de l'UDF, confédération de petits chefs
tirant chacun de son côté, et finalement, c'est le RPR qui
se saborde et se fond dans une confédération, rebaptisée
Alliance certes, mais qui ne devrait pas être autre chose qu'une UDF
encore plus drôle...
Karol Wojtyla est-il un traître ?
C'est ce qu'a dû penser Xavier Dor, le médecin hors-la-loi
de la lutte contre le droit à l'avortement, quand il a passé
sa première nuit en prison.
En effet, il pensait sûrement avoir trouvé une parade géniale
pour échapper à la justice, mercredi 10 décembre, quand
il s'est réfugié à la nonciature apostolique à
Paris (ambassade de l'Etat on ne peut moins démocratique qu'est le
Vatican, dirigé le président nommé à vie Karol
Wojtyla). Mais visiblement, M. Wojtyla n'est pas allé au bout de
ses convictions, lui qui proclame à longueur d'année le "droit
à la vie", lui qui continue à être invité
en grande pompes par des Etats civilisés, tout en appelant à
ne pas respecter les lois autorisant l'avortement.Il n'a pas acoordé
de droit d'asile à M. Dor, qui à dû s'en remetre à
la justice des hommes, la seule légale par chez nous, celle qui,
lassée d'être narguée par ce médecin qui défie
ses lois depuis de nombreuses années (il me semble bien que c'est
lui qui s'était enchaîné il y a quelques années
devant le service de chirurgie de l'hôpital dont il était le
sous-directeur), s'est enfin résolue à le condamner à
de la prison ferme, avec régime de semi-liberté.
Il y a des jours comme ça où même le 20 h peut
être hilarant.
Ainsi aujourd'hui, avec ce reportage à l'assemblée nationale
sur la réaction des députés qui avaient reçu
le jour même un livre sur le cannabis et un joint envoyés par
le C.I.R.C. (Centre d'information et de recherche sur le cannabis).
Grâce à eux, nous avons pu vivre presque en direct l'apoplexie
de l'une des fines fleurs de la politique champenoise, j'ai nommé
Charles-Amédée du Buisson de Courson, député-maire
et conseiller général de Vanault-les-Dames, comme papa et
sûrement comme grand-papa.
Depuis quelques années, le jeune Charles-Amédée est
en passe de se faire un nom,lui le célibataire à profil de
bénitier, comme défenseur de la famille,dégommeur des
"avantages" fiscaux des concubins (la 1/2 part perdue des concubins
avec enfant, c'est son idée), et pourfendeur de la fraude de R.M.I.
("cela représente 0,5% des cas, mais les français exigent
de savoir comment est employé leur argent").
C'était donc d'autant plus drôle de le voir dégoûté
à la simple pensée d'un joint, s'étrangler de rage
en apostrophant "Christine" (Boutin, la reine de la lutte contre
le droit à l'avortement) et menacer de porter plainte, ce qui l'a
fait le lendemain avec deux autres députés.
Serge Dassault est l'un des français les plus riches. Une fortune
qu'il doit certes à son travail depuis plusieurs années à
la tête de son entreprise, mais qu'il doit surtout au travail de son
père Marcel, fondateur et âme de l'entreprise, qui a su si
bien mené sa barque pendant 50 ans, et qui a su même renforcer
ses positions au gré des nationalisations et des privatisations.
Marcel Dassault, dont on s'est beaucoup moqué de son vivant, avec
ses côtés réactionnaire et paternaliste, mais qu'on
aurait pas cru regretter aussi vite! En effet, son fils Serge fait preuve
depuis plusieurs d'années d'une morgue, d'un cynisme sans nom, et
porte un projet politique, notamment en tant que maire de Corbeil, qui doit
parfois faire se retourner son père dans sa tombe.
Les avions d'abord, et surtout les avions de guerre. En
1995, Jacques Chirac, président de la République certes, mais
aussi ancien employé de la société Dassault, annonce
la prochaine fusion de la société Dassault et de l'Aérospatiale,
contre l'avis de Serge Dassault. Celui s'étrangle, mais retombe
vite sur ses pattes, et entreprend pendant 2 ans de négocier pied
à pied les conditions de cette fusion, dans le but de ne pas perdre
d'argent de l'opération, et même d'en gagner aux frais de l'Etat,
pourquoi pas. Les négociations incluent même des montages tarabiscotés,
destinés à éviter que Serge Dassault ne soit imposé
au titre de l'Impôt sur les Grandes Fortunes, car Serge Dassault,
l'un des français les plus riches comme je disais, n'a pas à
payer l'impôt sur les grandes fortunes !
La dissolution de l'assemblée nationale aura au moins
trois conséquences positives (négatives pour Dassault) et
une négative : elle change ses interlocuteurs pour le projet de fusion
avec Aérospatiale, elle l'empêche de démissionner dans
les délais de la présidence de sa société pour
se présenter aux législatives, et elle va permettre au gouvernement
français de transmettre enfin à la justice belge des pièces
qui ont été saisies en France dans le cadre d'une affaire
de corruption, et que le précédent gouvernement avait classées
secret défense. Cette affaire belge dans laquelle Serge Dassault
est soupçonné de corruption lui avait valu pendant un certain
temps un mandat d'arrêt international (aujourd'hui levé), qui
l'a empêché de... prendre l'avion en-dehors de France pendant
de nombreux mois ! Par contre, la dissolution a précipité
juste avant le deuxième tour la signature d'une énorme
commande d'avions Rafale (je n'ai pas la somme en tête, mais c'est
assez faramineux); une commande tellement précipitée qu'elle
sera peut-être remise en cause si les procédures n'ont pas
toutes été respectées.
Je vous parle de tout ça, mais je devrais peut-être pas ! Dans
son premier numéro, le magazine Marianne a publié
un dossier complet sur Dassault, dont Monsieur
Serge a obtenu la saisie. Quelques exemplaires ayant échappé
aux distributeurs, il poursuit désormais en jsutice l'hebdomadaire
pour de très fortes sommes, non pas sur le fond du dossier, sûrement
trop bien étayé, mais sur la diffusion de ces quelques exemplaires.
Et pour corser le tout, Le Beau Serge poursuit en justice L'Union de
Reims, petite feuille de chou subversive de Champagne-Ardenne, propriété
de la famille Hersant, qui a eu le tort de publier un entretien avec
Jean-François Kahn, le fondateur de Marianne, dans lequel il reprenait
certaines de ses accusations contre Dassault.
Avec tout ça, j'oublie de parler des frasques de Sergio chez lui.
En tant que chasseur
d'abord, car M. Serge est aussi chasseur, homme pressé d'abord, mais
aussi chasseur. Il a donc équipé sur ses terres un 4x4 d'une
tourelle pour ses parties de chasse, ce qui est bien sûr strictement
interdit et lui a valu une condamnation il y a quelques mois.
Mais ça encore, c'est son petit domaine privé, illégal
mais privé.
Plus grave, le grand homme d'affaires s'est mis en tête de
faire de la politique (comme papa, mais en bien pire). Pas de chance
pour les électeurs de Corbeil qui n'ont pas voté pour lui,
et bien fait pour les autres. En effet, Sergeounet est maire de Corbeil
depuis quelques années, et ça rigole pas tous les jours. Visiblement,
sa ligne politique, quelque soit son parti d'appartenance, se situe entre
De Villiers et Le Pen, ce qui pour une fois ne rend pas hommage à
son père, député de droite mais aussi et surtout sruvivant
des camps de concentration de la seconde guerre mondiale. Bref, Corbeil
se fait depuis qeulque temps remarquer de faço régulière
par les décisions iniques de son conseil municipal, la dernière
en date remontant au 5 mai dernier, quand le Conseil Municipal a décidé
de débaptiser 8 rues portant des noms de héros communistes
pour les rebaptiser par des noms "bien français", sans
parler de la place du 19 mars 1962 (date du cessez-le-feu
en Algérie), rebaptisée Place des Anciens-Combattants d'Afrique
du Nord, un changement de nom pas du tout anodin que les partisans de l'extrême
droite réclament un peu partout en France.
Nous allons donc avoir une assemblée et un gouvernement de gauche,
avec des écologistes et des communistes. Et on ne va pas s'en plaindre!
Evidemment, la Champagne-Ardenne, et particulièrement la Marne, se
distingue en élisant une grande quantité de députés
RPR-UDF 6 sur 6 dans la Marne...), à commencer par Jean Falala, maire
de Reims, RPR ultra-conservateur, député depuis 30 ans, qui
devrait être à la retraite depuis longtemps, mais qui est réélu
quand même, et par Charles-Amédée du Buisson de Courson,
député comme papa, RPR ultra-conservateur, célibataire
qui prône une politique familiale traditionnaliste et qui pourfend
les avantages des concubins, fils de bonne famille qui milite pour la lutte
contre la fraude au RMI, qu'il ne chiffre pourtant qu'à 0,5 %...
Bref, dans la Marne ça ne sera pas facile, comme ça ne sera
pas facile de gouverner la France, avec une bonne majorité de sièges,
certes, mais avec une minorité en voix (un peu plus de 40% des voix
pour la gauche au 1er tour seulement, avec 30% d'abstentions), et avec un
président de droite, ça ne pourra pas être facile, sans
parler de la situation sociale, économique et politique.
Le résultat des élections peut donc donner de l'espoir, mais
un espoir très mesuré. Et ça ce sera peut-être
la chance du futur gouvernement Jospin. Il va s'agir d'appliquer les grands
axes du programme (Europe non réduite au marché, limitation
du cumul des mandats, lutte contre le chômage en modifiant l'organisation
du travail, ...), tout en étant irréprochable moralement et
politiquement.
Reste que la nouveauté c'est Jospin. Et Voynet aussi. Au vu des deux
campagnes qu'il a menées, au vu de sa réaction ce soir à
l'annonce des résultats, je pense qu'on peut le croire sincèrement
décidé à pratiquer la politique d'une nouvelle manière.
Bien sûr, il n'est pas sûr qu'il parviendra à ses fins
dans ce domaine, mais il en a très sûrement la volonté.
Et il n'y a que s'il réussit qu'on pourra arrêter le cycle
de balancier des alternances à chaque élection.
Lionel Jospin est sûrement assez détaché de "la"
politique pour parvenir à ses fins. Après tout, par deux fois
déjà il a failli tout plaquer : en 92 quand il a failli être
battu aux cantonales, et en 93 quand il a été battu aux législatives.
Au lendemain des législatives de 93, je me souviens être allé
au boulot en voiture en écoutant pendant de longues minutes à
la radio un Jospin effondré s'interroger en direct sur ses motivations
pour faire de la politique et sur les raisons de l'échec des socialistes.
La réflexion et la mise en l'écart volontaire qui ont suivi
lui ont permis de revenir sur le devant de la scène en 95, puis de
devenir Premier Ministre en 97. Espérons que la victoire grave et
modeste de ce soir annonce enfin la réussite d'un gouvernement de
notre pays...
Ou un mois d'actualité, avec des priorités parfois difficiles
à justifier...
Il va peut-être y avoir dissolution Cyclone au Bengladesh La droite
devrait l'emporter largement Tremblement de terre en Iran La gauche remonte
Des centaines de milliers de réfugiés 'disparus' au Zaïre
Juppé restera-t-il premier ministre ? Chirac signe la vente d'Airbus
à Pékin Combien de prisonniers politiques en Chine ? Le taux
d'abstention sera-t-il décisif ? Les militants de Tupac Amaru se
font tirer comme des lapins à Lima Les travaillistes sont-ils de
droite ou de gauche ? Offensive turque au Kurdistan, au moins mille morts
Chirac interviendra-t-il dans la campagne ? Campagne électorale en
Algérie, on ne compte plus les attentats et les morts Les sondages
ont-ils raison ? Combien de jours d'ici aux élections, d'ici à
la rétrocession de Hong Kong, d'ici à l'Euro, d'ici à
l'an 2000 ?
Pris dans un tract des Verts ce mois-ci. On peut très bien dire qu'il
ne s'agit que de bonnes intentions, mais il vaut quand même mieux
avoir avec de bonnes intentions au départ, quitte éventuellement
à se planter ensuite... :
Pour la priorité aux transports en commun et le développement
de pistes cyclables
Pour la collecte et le tri sélectif des déchets
Pour le partage du travail et des richesses
Contre le cumul des mandats
Pour une Europe sociale...
Décidément, notre Johnny national aura, tout au long de sa
vie et même au-delà marché sur les traces d'Elvis. En
effet, alors que toutes les biogra-phies officielles indiquent que Johnny
est est décédé d'un arrêt cardiaque lors d'une
opération au foie en 1994, des témoignages de plus en plus
nombreux tendraient à démon-trer que Johnny continue de hanter
nos jours et nos nuits.
Sans parler des journalistes de magazines populaires, dont c'est le travail,
mais qui continuent malgré tout à sortir un nombre impressionnant
de scoops concernant Jojo. Notons cependant le témoignage tout à
fait crédible de M. Nicolas S., ancien ministre, qui soutient avoir
marié Johnny avec la charmante Laetitia au début 1996. On
aurait également vu Johnny à la sortie d'une boite de nuit
tropézienne, et son allure de zombie à cette occasion donnerait
du poids ceux qui affirment que Johnny est revenu d'entre les morts, tel
Jésus Christ Superstar. Enfin, on nous communique depuis les Etats-Unis
que Johnny aurait commis un
disque en anglais, et qu'il
s'apprêterait à se produire en spectacle à Las Vegas.
Si cela se confirmait, nul ne pourrait plus nier que Johnny marche sur les
traces du roi Elvis !
Comme vous le savez peut-être, les radios sont tenues depuis le 1er
janvier 1996 de respecter un double quota de diffusion : 40% de titres
chantés en français, dont la moitié sont soit des nouveaux
talents, soit des nouvelles productions. On ne reviendra pas sur l'intelligence
d'une mesure de soutien à la création française qui
exclut tout ce qui n'est pas chanté en français /langue régionale
reconnue et toutes les musiques instru-mentales, par contre, on peut commencer
à s'étonner que nos députés et notre gouver-nement,
tout à la joie de leur trouvaille, n'aient pas commencé à
voter les textes qui permettront de parachever leur oeuvre :
- les quotas pour les disquaires, pour les obliger à offrir à
la vente au moins 40 % de références chantées en
français,
- les quotas pour la presse, pour l'obliger à consacrer au moins
40 % de ses pages musicales à des aristes chantant en français,
- et à terme, les quotas pour les consommateurs, bientôt obligés,
sous peine d'amende, d'acheter consacrer 40 % de leur budget disques à
l'achat de titres chantés en français.
On a de la suite dans les idées, ou on n'en a pas. Messieurs les
quoteurs, vous avez tiré les premiers..., ne vous arrêtez pas
en si bon chemin !
Désolé, mais c'est d'actualité ! Or donc, comme d'habitude,
avant le début des compé-titions, la presse nous avait fait
l'article : les Jeux les plus beaux , les plus grands, les plus commerciaux,
avec Coca-Cola et l'efficacité américaine pré-sents
partout. Résultat, au bout d'à peine quelques jours, on a
découvert que cette immense machine à fric s'appuyait sur
le travail gratuit de centaines de bénévoles (avec les bénéfices
prévus, on aurait peut-être pu prévoir de les
salarier, non ?), et surtout, on voit que tout merde ou presque: le logement,
les transports, l'organisation des épreuves, le programme informatique
d'IBM, etc. Et en plus, ce n'est même pas à cause des bénévoles
que tout cela merde !
(Normalement, ce para-graphe se terminait comme suit : on peut cependant
être sûr que s'il y a un endroit où tout fonctionne au
doigt et à l'oeil à Atlanta, ce doit être le village
des sponsors Coca-Cola ! Mais comme c'est là que, depuis, un attentat
a été commis, il semble bien établi que l'argent n'achète
déci-dément pas tout...)
Comment voulez-vous que Radio Primitive s'en sorte financièrement,
quand elle se permet de rater tous les bons coups !
Quand on connait le conte de fées vécu par Edouardo, chanteur
raté qui vient de démarrer une fabuleuse carrière,
à partir d'une petite annonce chantée sur une télé
cablée, relayée par Canal Plus et transformée en tube
("Je t'aime le lundi"), et même en pub (pour Renault), on
ne peut que regretter que La Primitive n'ait pas transformé l'essai
qui l'avait conduit, en 1994 à l'occasion de la Semaine de la chanson
française, à placer Alain Syhlvain à la tête
de son airplay.
En effet, Alain Syhlvain, aidé de son orchestrateur Serge Prisset, est
l'auteur depuis de nombreuses années d'une multitude de disques auto-produits
(vinyls et maintenant compacts), qui font le bonheur de l'antenne primitive,
et surtout qui enfoncent tous, sans discussion, le pitoyable effort d'Eduardo.
Citons, par exemple, "Gare au soleil gare à la pluie", "Je
t'offre des vacances", "Je suis un poisson-chat", "Je ne
suis pas chanteur" et surtout sa version anglaise ("I am not a singer").
Juin 2005 : Alain Syhlvain dispose désormais d'un site officiel : http://monsite.wanadoo.fr/syhlvain.
Une visite s'impose !