A propos de Vivonzeureux!

LETSLIVAPPY!
(WHILE WE AWAIT OUR DEATH)

the lucidly hoptimistic fanzine

IT'S A DAILY DOG'S LIFE

june 7 2005
I want to go back home
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Chaminou les yeux ouverts

Hip-pop alert ! (june 1999)

The other day, following the creation of Letslivappy!, this pidgin english version of Vivonzeureux!, I was checking how Vivonzeureux! is referenced in the main internet search engines. So I typed in "hip-pop" and bang, back come 441 web pages as an answer. A surprising result at first sight. 441 pages, this may not seem a lot compared to the millions of pages now online, but it is a lot for optimistic hip-pop, the only outlet of which remains Letslivappy!, the fanzine you are now reading.
If for just one moment I had been tempted to be immodest enough to think that the influence of optimistic hip-pop was starting to spread over the planet, a more precise search would have cured me instantly, since a search for "hip-pop optimiste" and "optimistic hip-pop" only gave respectively 4 and 1 web pages as a result !
So what about all these web pages talking about a non-optimistic hip-pop ? A quick check showed rapidly that, for some time now, people have started labelling "hip-pop" some of those more commercial rap and hip-hop artists who use the basest ingredients of pop music to sell their debased rap music, such as Puff Daddy, The Roots and Notorious Big.
Of course, this kind of hip-pop has nothing in common with optimistic hip-po, a philosophico-musical concept which is just the opposite of a musical style or trend.
Before confusion sets in, maybe a brief historical summary would be useful.
The Letslivappy! (while we await our death...) radio show was born on the airwaves of La Radio Primitive in Autumn 1989, and as early as in its third week, the show focused on this philosophico-musical concept, inspired by the happy state of mind generated by listening to Jonathan Richman's songs or the first tracks by They Might Be Giants (TMBG's "The Famous Polka" was the first theme tune of the show, and their singles compilation was extensively reviewed in the first show).
This concept was very quickly parfectly synthesised by De La Soul and then Urban Dance Squad with their respective singles "The magic number" and "Deeper shade of soul".
Optimistic hip-pop was never to be mistaken with hip-hop, and unfortunately, all that is labelled hip-pop is not necessarily optimistic hip-pop ! And those who'd like to know more about all this can refer to a previous feature,which made a point of not defining optimistic hip-pop too precisely as an introduction to the presentation of the optimistic hip-pop record library.


Les machines sont magiques! (mars 1999)

On a beau être sensé savoir que rien n'est jamais acquis, on finit souvent, ne serait-
ce que par habitude, par prendre pour argent comptant un tas de choses dans sa vie
quotidienne. On appuie sur l'interrupteur et on s'attend à ce que la lumière
s'allume; on part en retard au boulot et on s'attend à ce que la voiture démarre
quand on tourne la clé,...
Et c'est quand par hasard on n'a pas le résultat attendu qu'on trépigne, qu'on
s'énerve, qu'on gueule!
Evidemment, c'est une erreur. Il est a priori normal qu'une machine ne marche pas, ou
pas tout le temps, et c'est quand justement elle marche qu'on devrait se réjouir et se
dépêcher d'en profiter (ce qui contribuerait à nous procurer de nombreuses petites
joies quotidiennes!).
Mais je l'ai dit, on prend tout pour acquis parce qu'on a l'habitude que ça marche, 
y compris des choses qui ne sont qu'apparemment des plus simples : mettre une lettre
dans une boîte au coin de la rue en sachant qu'elle sera le lendemain matin à 800 km
de là), appuyer sur un bouton et voir et entendre Lagaf' à la télé (là on devrait se
réjouir quand ça ne marche pas...), ou décrocher son
téléphone et tapoter sur son clavier pour réveiller quelqu'un à l'autre bout du
monde en lui parlant une langue qu'il ne comprend pas, le tout à partir d'un
branchement avec deux fils en cuivre utilisant une technique qui n'a quasiment pas dû
évoluer depuis 1876!
Une technique qui nous sert aussi encore pour aller nous balader
sur Internet...
Internet, tiens, tout le monde trouve ça magique, parce que c'est nouveau. Et c'est
effectivement magique, mais pas plus que l'ordinateur qui vous sert à consulter le
texte que vous êtes en train de lire!
Tout ça pour dire que, si Vivonzeureux! est resté un peu en sommeil ce dernier mois,
c'est en partie parce que j'hibernais, et en partie parce que mon disque dur a eu la
mauvaise idée de décider qu'il avait besoin d'être effacé et reformaté, ce qui, de 
sauvegarde en récupération de données, m'a bien occupé quelques soirées, et ce qui m'a
donné l'occasion de me réjouir chaque fois que, magiquement, un programme remarchait!


Le gâteau tupperware (décembre 1998)

Ce week-end j'ai fait un gâteau au chocolat. Rien de tel pour un gâteau d'anniversaire. C'est la recette de ma belle-soeur que j'ai adaptée : moins de quantités, moins de sucre et de beurre et de la noix de coco au lieu des amandes en poudre (c'est moins cher, moins sec et ça donne un léger goût de coco qui va bien avec celui du chocolat alors que, bizarrement, dans cette recette, le goût des amandes se perd complètement et on ne sent que le chocolat).
Donc, j'étais en train de me servir une part du gâteau au chocolat, et je raclais le glaçage sur le bord quand je me suis dit que la matière de ce glaçage (chocolat plus eau) était très proche des truffes que ma maman fait systématiquement pour Noël (j'imagine que c'est du chocolat, du beurre, du poulain en poudre et de gros efforts de présentation pour les mettre dans des boîtes récupérées ou faites maison, avec ou sans des cerneaux de noix dessus).
Et je ne sais pas pourquoi, d'un seul coup, ce glaçage m'a fait pensé au "gâteau tupperware" que j'ai fait quelques fois il y a plus de vingt ans.
Tupperware, j'en entends plus beaucoup parler, mais j'imagine que ça existe toujours. En tout cas, j'imagine que vous ne pouvez pas ne pas savoir ce que c'est, et j'imagine que, si vous avez 25 ans ou plus, vous ne pouvez pas avoir accompagné dans votre jeunesse votre maman à une réunion tupperware (à moins qu'il n'y ait eu des réunions chez vous...!).
Car, plus que les trouvailles techniques, le design ou la qualité de cette vaisselle en plastique américaine, c'est bien sûr le système de vente directe chez et par les consommateurs qui a fait la gloire de tupperware, comme pour les produits de beauté Avon.

Ma maman, donc, allait à des réunions tupperware, et elle a même dû en organiser quelques-unes (il me semble que notre gauffrier électrique était un cadeau fidélité Tupperware), et on avait donc à la maison des boîtes, des saladiers, des ramequins tupperware en plastique. Ca et aussi quelques produits plus "innovants" ou originaux : salière et poivrière avec leur support, cruche-verseuse de deux litres, qui nous servait à faire la pâte à crèpes/pâte à gauffres (une recette toute simple que je savais faire par coeur en utilisant les graduations en double-décilitre de la cruche : de la farine jusqu'à 8, 6 oeufs, 1 litre de lait, 2 pincées de sel, de l'huile, un coup de mixer et le tour est joué), voire même les moules à esquimaux glacés en plastique : un support pour les six esquimaux, six couvercles et six bâtonnets : il suffisait de faire un entremet liquide au fruit, de remplir les moules et de mettre le tout au freezer pour avoir des glaces. Le seul esquimau au monde au bâtonnet réutilisable!
Et puis il y avait aussi cette boîte rectangulaire (25 x 8 x 10 cm environ, un moule à cake en fait, j'imagine), qui pouvait servir à faire le gâteau au chocolat sans cuisson tupperware. On en avait mangé un une fois chez quelqu'un, et c'était devenu ma spécialité, que ma mère ne manquait pas de vanter, même si le gâteau à ma façon n'a jamais été aussi bon que la première fois que j'en ai mangé...
Le principe était simple : il fallait utiliser des casse-croutes déjeûners tout simples (pas fourrés), des goûters Rem qui à l'époque devaient encore être fabriqués à Reims, qu'on humectait avec un peu de café et qu'on noyait dans une sauce au chocolat en faisant un sandwich chocolat/biscuit/chocolat, etc.
Quand la boîte était pleine, on refermait et on mettait le tout au frigo, plusieurs heures au moins. Théoriquement, on pouvait alors démonter et servir en tranches. Je vous laisse imaginer le résultat et le goût de la chose. Toujours est-il que je suis sûr d'une chose : le gâteau que je fais ces temps-ci sans tupperware est bien meilleur. Mais on en reparle dans vingt ans...


Les cageots (décembre 1998)

Les cageots, je ne m'y étais jamais vraiment intéressé. Un peu comme vous j'imagine. En fait, je n'ai jamais vraiment eu besoin de cageot. Par contre, mon grand-père en avait toujours un (assez haut, de forme ovale) fiwé sur le porte-bagage de son vélo,qui remplaçait une sacoche, ou qui servait notamment pour ramener la production du jardin. Il en avait aussi dans son atelier pour conserver les noix et les patates.
Mais j'ai peu utilisé l'objet, j'ai plus souvent entendu le mot servir, au collège ou au lycée par exemple, pour parler de certaines filles (et pas en bien!).
Eh bien bizarrement, depuis quelques temps, je m'intéresse au cageot. Il est possible que ça tienne au fait que je me chauffe maintenant au bois, et que, pour allumer un feu de bois, il faut du bois, et qu'un cageot, c'est justement fait avec du petit bois!
Alors mon regard s'entraîne à repérer les cageots vides dans les rayons des magasins ou les bennes à ordures à la fin des marchés, et je les ramène à la maison pour les désosser. Ca fait d'ailleurs toujours bizarre de démolir quelque chose que quelqu'un (ou plutôt une machine, j'imagine) s'est fait chier à faire. Car ça n'a l'air de rien, un cageot, mais c'est une construction élaborée. Il faut plusieurs minutes, sans se presser je l'admets, pour en faire un tas de petit bois. C'est surprenant le nombre de formes et d'épaisseurs de bois différentes qui sont utilisées pour un seul cageot, et je ne compte pas les agrafes...
Restent deux questions pour lesquelles je dois vérifier la réponse : est-ce que le bois utilisée pour faire les cageots est bien du peuplier ? (il me semble avoir su ça un jour; ça doit être pareil pour les allumettes), et est-ce que le mot cageot vient bien du mot cage ? (ce qui parait évident, puisque les planches des cageots sont un peu disposées comme les barreaux d'une cage)


L'ironie d'un soir (ou pourquoi il faudra attendre encore pour que Calexico joue à Paris)
(octobre 1998)

Le concert de Vic Chesnutt, Lambchop et Calexico au New Morning le 13 octobre était annoncé depuis la mi-juillet au moins, notamment par un encart de pub dans Aden, le supplément des Inrockuptibles et du Monde.
Et c'est évidemment sur la foi de cette superbe affiche que je me suis précipité pour réserver des billets pour moi-même et tous les amis que j'avais pu convaincre! En septembre, la rédaction des Inrocks, qui comprend une majorité de vrais fans de musique, nous recommande dans une brève le concert du New Morning comme le concert à ne pas rater de l'automne. et pourtant, c'est plus ou moins directement à cause des mêmes Inrockuptibles que Calexico n'a pas joué ce soir-là à Paris...!!

Ah, démon du commerce quand tu nous tiens... En effet, il faut être attaché commercial chez un label ou chez un organisateur de festival pour aller imaginer que deux concerts de Calexico à Paris à un mois d'écart pourraient se causer mutuellement du tort, ou pour penser que le fait de présenter Calexico en exclusivité parisienne, non pas en tête d'affiche mais en troisième position de la programmation d'un concert, pourrait avoir un quelconque impact sur le "marketing" d'un festival.

Car, si j'en crois les explications fournies par le New Morning, c'est bel et bien ce qui s'est passé le 13 octobre dernier puisque la maison de disques de Calexico a décidé d'accorder au festival des Inrockuptibles l'exclusivité du concert de Calexico (probablement en s'asseyant sur des contrats déjà signés pour le concert du New Morning), et a annulé la prestation du groupe, dans le cadre de sa tournée commune avec Vic Chesnutt et Lambchop.
On peut s'étonner que le groupe ait obéi (alors que visiblement il regrettait cette décision), mais on comprend mieux quand on sait que les tournées de groupes étangers, souvent déficitaires et dont le rôle principal est de faire la promotion des disques, sont en grande partie financées par les labels eux-mêmes (ah, démon du commerce quand tu nous tiens!).

Je me plains, je me plains, mais au final la soirée du 13 octobre a été une très bonne soirée.
Déjà, Calexico a joué malgré tout et a ainsi donné son premier concert en France. Un concert parmi les plus courts de tous ceux que j'au pu voir (le groupe n'a joué qu'un morceau), mais un très très bon concert. La formation de base de Joey Burns et John Convertino était augmentée de plusieurs musiciens (des cuivres, un violoncelliste,...) et a donné une version très enlevée de "Stray", avec un jeu de guitare acoustique de Joey Burns très rock'n'roll, voire rockabilly, par moments (un style de jeu peu perceptible sur les disques, mais que j'avais déjà noté lors du concert d'OP8 l'an passé à Reims).
Pour voir un concert plus long de Calexico, il faudra donc attendre... le festival des Inrocks le 8 novembre prochain, où le groupe sera en très bonne compagnie (Grandaddy), et en beaucoup moins bonne compagnie (les painpains de Manic Street Preachers).

L'ironie d'un soir était d'autant plus grande, ce mardi au New Morning, puisque des musiciens de Calexico ont été sur scène tout au long de la soirée.
Avec Lambchop tout d'abord (il s'agissait du violoncelliste), mais ce musicien était incorporé parmi les douze ou treize musiciens présents sur scène. Kurt Wagner, le chanteur de Lambchop, a très vite installé une bonne ambiance dans ses discussions entre les morceaux (avec le groupe et avec le public), et même si les premiers morceaux avaient tous un peu trop ce faux rythme caractéristique de Lambchop, le rythme s'est un peu enlevé par la suite, pour terminer en apothéose avec un morceau qui avait quasiment une ligne de basse soul/disco!
Après l'intermède Calexico sur lequel je n'insisterai pas plus, Vic Chesnutt a pris le devant de la scène (si on peut dire, puisque l'exiguïté des lieux et le nombre de musiciens présents ont fait qu'il a passé tout le concert, prestation de Lambchop comprise, au piano, à côté et non pas sur la scène), accompagné d'une quinzaine de musiciens (dont plusieurs membres de Calexico, donc). Ce qui fait un gros contraste avec le concert des Transmusicales de Rennes que j'avais vu en 1994, où il avait joué en trio. Et le principal effet de cette orchestration pléthorique, ça a été d'adoucir le côté écorché vif de Vic Chesnutt, et notamment de son chant. Un très bon concert, à prolonger par l'écoute de "The salesman and Bernadette", l'album de Vic Chesnutt enregistré avec Lambchop qui vient de sortir.

(Au fait, pour voir les TROIS groupes jouer le même soir, il suffisait de prendre le TGV le lendemain pour aller les voir à Londres!)


(Flâne)rions un peu
(septembre 1998)


M. Gérard Jacquemin est interrogé par la radio publique locale sur le bilan des Flâneries musicales d'été de Reims, en tant que responsable de la communication de l'organisateur du festival, l'Office de tourisme de Reims (car les Flâneries sont bel et bien conçues comme un festival de tourisme plus que comme une manifestation culturelle).
La journaliste lui demande si le festival compte s'ouvrir à de nouveaux styles musicaux (rock, rap, chansons, musiques du monde) maintenant qu'il est bien établi après quelques années de succès populaire. Elle a peut-être en tête le festival d'été de Châlons, qui propose justement des concerts en plein-air de styles variés.
Eh bien non, répond M. Jacquemin, et pour plusieurs raisons : il faut s'en tenir à ce que l'on sait faire, et on a déjà élargi du classique au jazz, plus on sait pas faire. Et puis il ne faut pas mélanger les publics. Et puis on propose des concerts dans les quartiers, et tout le monde en est très content.

Ce qui est intéressant, c'est qu'en quelques phrases M. Jacquemin en dit plus sur la philosophie qui préside à l'organisation des Flâneries que dix ans de conférences de presse de lancement de la manifestation.
Pour ce qui concerne le "On sait pas faire", on peut lui rétorquer que le classique non plus il ne sait pas faire. Mais avec quelques millions de francs rien n'est très dur, puisque pour le classique et depuis des années les Flâneries confient le budget artistique et la programmation à un directeur artistique extérieur, qui n'a d'autre obligation que de fournir ce programme. Il n'est jamais venu à l'idée des organisateurs que ce même travail pourrait être fait aussi bien par un directeur recruté qui, en travaillant sur place pendant l'année pourrait initier des actions de formation, de sensibilisation et de diffusion musicale - pour moins cher. Mais c'est vrai que ça améliorerait la vie culturelle rémoise sans vraiment développer le tourisme... Pour ce qui est du jazz, l'Office, qui n'y connaît probablement rien, a su se tourner vers une association rémoise. Nul doute que s'il décidait de programmer du rock, du rap ou du raï, l'Office, saurait trouver le moyen de recruter des gens qui savent faire!

Le principal intérêt d'un festival est de développer les publics, que l'objectif poursuivi soit culturel ou économique. M. Jacquemin, lui, ne veut pas les mélanger. Il veut bien garder son public classique/jazz, et que les autres se débrouillent tous seuls. Pourtant, pendant le concert de Taÿfa cet été sur la place centrale de Châlons, je me disais que c'était bien de voir ce public (bien mélangé) bouger et danser sur la musique d'un groupe qui lui aussi croise les influences (berbères et bretonnes notamment).

Mais le plus révélateur, c'est quand M. Jacquemin se met à répondre sur les concerts dans les quartiers à la question concernant les styles musicaux. Ca prouve simplement que, pour lui, les concerts non-classiques et non-jazz s'adresseraient avant tout aux gens "des quartiers", alors que les concerts déjà proposés dans les quartiers semblent satisfaire tout le monde. Et il est vrai que les concerts dans les quartiers attirent du monde : ce sont quasiment les seules manifestations que la ville y organise. Mais ce n'est surtout pas une raison pour ne pas en organiser d'autres. D'autant plus que les concerts les plus prestigieux sont réservés aux gens du "centre ville" : à part quelques exceptions, la périphérie a surtout droit au Bagad de Llann Bihoue et à la tournée du spectacle de jazz créé chaque année dans le cadre de la politique de la ville. Et on sait bien que, si cette création donne la possibilité à quelques-uns de travailler avec des musiciens de jazz, le principal objectif poursuivi par ces créations est de garantir un cetain nombre de cachets à quelques musiciens professionnels.


Comment ne plus chanter faux
(septembre 1998)


Il paraîtrait que je chante faux. Je sifflerais même faux. C'est malheureusement probablement vrai. J'ai longtemps argué du fait que tout était relatif, et que le faux et le juste n'étaient déterminés que par une norme arbitraire. Mais bon, ce genre d'argument dilatoire ne tient qu'un temps.

Par contre, j'entends juste, et je l'ai souvent prouvé. Je suis capable de dire si quelqu'un joue juste ou faux, et je reconnais souvent sans problème un échantillon caché au milieu d'un remix (exemple : la basse du "Atrocity exhibition" de Joy Division utilisée par les Chemical Brothers pour leur remix du "Burning wheel" de Primal Scream.

Et en fait tout le problème vient de là, de l'ouïe. C'est bien connu, tout le mone chante faux sous la douche, mais je ne pense pas qu'on chante faux dans le bain. Pourquoi ? Parce que sous la douche, avec le bruit de l'eau, on ne s'entend pas chanter, et sans repère o chante faux. Et je m'en suis enfin rendu compte au cours de l'été que, quand j'essayais de chanter, mon écoute était tournée non pas vers les sons qui sortaient de la bouche, mais vers l'intérieur . Ce qui explique pourquoi je m'entends chanter juste. Depuis, j'ai commencé à m'exercer à tendre l'oreille à l'extérieur, et à bien faire faire tout son parcours à mon souffle, y compris au-delà des dents et des lèvres (quand je pense que mon prof de phonétique nous avait expliqué tout ça il y a plus de dix ans!).

Malheureusement, ceux qui me côtoient n'ont pas fini d'avoir les oreilles cassées. Car bien s'écouter et gérer son souffle, ce n'est qu'une première étape. Reste encore à régler la hauteur de la voix, et à maîtriser le rythme. On en reparle dans une dizaine d'années...


Ma recette de la fortune
(pour vous ce sera gratuit)
(septembre 1998)


Vous avez envie de garnir facilement votre compte en banque ? de passer à la télé, d'être interviewé par "Femme actuelle" ? Il y a un truc bien connu, voire éculé, qui marche toujours, c'est le bouquin qui donne une nouvelle formule pour un régime amaigrissant. Une formule qui a l'avantage de pouvoir se décliner en fiches-cuisines, en ligne de produits diététiques, etc.

Dans ce domaine comme dans d'autres, c'est dans les vieilles casseroles qu'on fait les meilleures soupes : l'astuce de nos grand-mères ou le régime alimentaire d'une contrée exotique adapté à nos goûts, y'a rien de tel. Et plus la formule est simple, plus on peut la vendre facilement et à grande échelle.

Je ne souhaite pas me lancer dans la course, aussi je vous livre, grâcieusement comme promis, ma formule à moi, qui est tellement simple que les Montignac et autres Rika Zaraï n'y ont pas pensé.

Voilà, pour arrêter de grossir et revenir à un poids de forme, la meilleure solution c'est tout simplement de s'arrêter de manger quand on sent qu'on n'a plus faim!
Un régime qui a des avantages, puisqu'il permet de manger tout ce qu'on aime sans aucun interdit. A partir de là, libre à vous de broder 120 pages en gros caractères, avec divers chapitres sur les conditions du repas (prendre son temps, se détendre), sur la taille des parts (petites, il vaut mieux se resservir plutôt que d'en mettre plein son assiette et de se sentir obligé de finir alors qu'on est rassasié).

Je ne m'étends pas plus, vous avez tous les éléments en main pour vous lancer vers la fortune, et je ne vous demanderai même pas un pourcentage... Mais dépêchez-vous, cette formule ne marchera que pour le premier qui réussira à se faire éditer!


La bonne humeur est dans le creux du genou
(18 août 1998)


C'est un lieu commun de dire que nous sommes constamment bombardés d'informations. Et il est plutôt difficile de les assimiler toutes.
Ca m'est déjà arrivé plusieurs fois : je commence à raconter un truc que j'ai entendu à la radio ou lu quelque part, et plus j'avance dans mon histoire, et plus ce dont je crois me souvenir me paraît délirant. A tel point que je finis par me demander si ce n'est pas au moment du 1er avril que j'ai entendu la nouvelle que je veux rapporter (ce qui m'est effectivement arrivé plusieurs fois).

C'est exactement ce qui se passe avec cette histoire de la bonne humeur dans le creux du genou. Au fin fond du brouillard de mon cerveau en cours de ramollissement, j'ai l'impression d'avoir entendu ça un matin de l'hiver dernier entre la douche et le café : une étude aurait montré que la bonne humeur des sujets étudiés augmentait avec la quantité de lumière (notamment solaire) reçue par une sorte de capteur naturel situé à l'arrière du genou.

Oui je sais, j'ai l'air de délirer comme ça, mais c'est bien ce que je crois avoir entendu, et ça explique bien des choses, par exemple la réputation de bonhommie des gens du Sud. Et vous devez bien vous douter que, si cette information était vérifiée, elle serait d'une importance considérable pour la science hip-pop optimiste, et pour d'autres secteurs socio-économiques (les vendeurs de séances d'UV pourraient se mettre à vendre des séances d'éclairage des genous, par exemple).

Quant à moi, je me demande comment j'ai pu conserver une once de moral pendant tout ce temps, et particulièrement pendant nos longs hivers, alors que je ne porte que des jeans à longueur d'année. Si l'information est confirmée, je me lancerai peut-être dans une concurrence féroce avec Gaultier en lançant une ligne de mode hip-pop optimiste, avec jupe courte pour tout le monde.


Silence, ville morte (16 mai 1998)

On le sait, Reims n'est pas réputée être une ville de fête (ne pas confondre avec Rennes, qui est pourtant tout aussi au nord et tout aussi humide que la 'capitale du champagne'). Le Figaro (Le Figaro!) a même récemment surnommé la ville 'La belle endormie'... Ce n'est pas non plus vraiment une ville rock : au bout de 40 ans, on y compte tout juste deux salles de concerts : une ancienne Usine où les conditions d'accueil restent précaires après 10 ans d'activité, et que la municipalité a promis depuis 3 ans de remplacer par une salle neuve (encore 3 ans pour essayer de tenir la promesse de la construire avant la fin du mandat, mais visiblement le projet n'en est toujours qu'au stade des pré-études), et la salle très exiguë mais légendaire de la M.J.C. Claudel.


Sorti de là, les fans et les groupes de rock rémois n'ont à leur disposition que quelques cafés qui programment des concerts, soit par passion, soit pour améliorer le chiffre d'affaires de la bière. Il est sûr que ces cafés ne sont pour la plupart absolument pas adaptés à l'organisation de concerts (pas de scène, pas de place), mais au moins ils ont le mérite d'exister et d'élargir quelque peu l'éventail des lieux de sortie des fêtards rémois.

Enfin, ils existent, mais peut-être pas pour longtemps, puisque depuis un an, il semble qu'un effort concerté des autorités vise à faire complètement cesser l'organisation des concerts dans les cafés rémois, qui sont harcelés de procès-verbaux pour tapage, auxquels les policiers se font un plaisir de rajouter les sanctions les plus pointilleuses (fermeture au-delà de l'heure légale, non respect de règles sanitaires, etc). Et les sanctions tombent : fermeture administrative provisoire de La Spirale, fermeture administrative provisoire du Pop Art Café, et cette semaine fermeture administrative provisoire du Castel Rock Café. D'autres ont décidé d'arrêter d'organiser des concerts devant la menace. Même les lieux qui ont choisi - pour tenter d'éviter les PV - de se concentrer sur l'organisation de sound-systems ne sont pas à l'abri de descentes de police musclées. Et les deux lieux de concert réguliers sont eux aussi menacés de procès pour tapage nocturne.

Une seule question : que cherche la municipalité, qui persiste à ne rien faire du tout pour les musiques qui bougent (Vitry-le-François, 20 000 habitants, vient de se doter d'une scène de musiques actuelles, Reims n'en a pas, ni en ville ni dans les quartiers), et que cherche les autorités dans cette affaire ? Un seul étonnement : que tous ceux qui vivent de la musique à Reims (groupes, publics) continuent de subir cet acharnement sans réagir.


La mort du RPR (14 mai 1998)


Bravo les chroniqueurs politiques : cela fait des semaines que vous nous annonciez la fin de l'UDF, confédération de petits chefs tirant chacun de son côté, et finalement, c'est le RPR qui se saborde et se fond dans une confédération, rebaptisée Alliance certes, mais qui ne devrait pas être autre chose qu'une UDF encore plus drôle...


La blague du jour(12 décembre 1997)


Karol Wojtyla est-il un traître ?
C'est ce qu'a dû penser Xavier Dor, le médecin hors-la-loi de la lutte contre le droit à l'avortement, quand il a passé sa première nuit en prison.
En effet, il pensait sûrement avoir trouvé une parade géniale pour échapper à la justice, mercredi 10 décembre, quand il s'est réfugié à la nonciature apostolique à Paris (ambassade de l'Etat on ne peut moins démocratique qu'est le Vatican, dirigé le président nommé à vie Karol Wojtyla). Mais visiblement, M. Wojtyla n'est pas allé au bout de ses convictions, lui qui proclame à longueur d'année le "droit à la vie", lui qui continue à être invité en grande pompes par des Etats civilisés, tout en appelant à ne pas respecter les lois autorisant l'avortement.Il n'a pas acoordé de droit d'asile à M. Dor, qui à dû s'en remetre à la justice des hommes, la seule légale par chez nous, celle qui, lassée d'être narguée par ce médecin qui défie ses lois depuis de nombreuses années (il me semble bien que c'est lui qui s'était enchaîné il y a quelques années devant le service de chirurgie de l'hôpital dont il était le sous-directeur), s'est enfin résolue à le condamner à de la prison ferme, avec régime de semi-liberté.


La blague du jour(11 décembre 1997)

Il y a des jours comme ça où même le 20 h peut être hilarant.
Ainsi aujourd'hui, avec ce reportage à l'assemblée nationale sur la réaction des députés qui avaient reçu le jour même un livre sur le cannabis et un joint envoyés par le C.I.R.C. (Centre d'information et de recherche sur le cannabis).
Grâce à eux, nous avons pu vivre presque en direct l'apoplexie de l'une des fines fleurs de la politique champenoise, j'ai nommé Charles-Amédée du Buisson de Courson, député-maire et conseiller général de Vanault-les-Dames, comme papa et sûrement comme grand-papa.
Depuis quelques années, le jeune Charles-Amédée est en passe de se faire un nom,lui le célibataire à profil de bénitier, comme défenseur de la famille,dégommeur des "avantages" fiscaux des concubins (la 1/2 part perdue des concubins avec enfant, c'est son idée), et pourfendeur de la fraude de R.M.I. ("cela représente 0,5% des cas, mais les français exigent de savoir comment est employé leur argent").
C'était donc d'autant plus drôle de le voir dégoûté à la simple pensée d'un joint, s'étrangler de rage en apostrophant "Christine" (Boutin, la reine de la lutte contre le droit à l'avortement) et menacer de porter plainte, ce qui l'a fait le lendemain avec deux autres députés.



Serge Dassault ne manque pas de culot
(20 juillet 97)


Serge Dassault est l'un des français les plus riches. Une fortune qu'il doit certes à son travail depuis plusieurs années à la tête de son entreprise, mais qu'il doit surtout au travail de son père Marcel, fondateur et âme de l'entreprise, qui a su si bien mené sa barque pendant 50 ans, et qui a su même renforcer ses positions au gré des nationalisations et des privatisations.
Marcel Dassault, dont on s'est beaucoup moqué de son vivant, avec ses côtés réactionnaire et paternaliste, mais qu'on aurait pas cru regretter aussi vite! En effet, son fils Serge fait preuve depuis plusieurs d'années d'une morgue, d'un cynisme sans nom, et porte un projet politique, notamment en tant que maire de Corbeil, qui doit parfois faire se retourner son père dans sa tombe.

Les avions d'abord, et surtout les avions de guerre. En 1995, Jacques Chirac, président de la République certes, mais aussi ancien employé de la société Dassault, annonce la prochaine fusion de la société Dassault et de l'Aérospatiale, contre l'avis de Serge Dassault. Celui s'étrangle, mais retombe vite sur ses pattes, et entreprend pendant 2 ans de négocier pied à pied les conditions de cette fusion, dans le but de ne pas perdre d'argent de l'opération, et même d'en gagner aux frais de l'Etat, pourquoi pas. Les négociations incluent même des montages tarabiscotés, destinés à éviter que Serge Dassault ne soit imposé au titre de l'Impôt sur les Grandes Fortunes, car Serge Dassault, l'un des français les plus riches comme je disais, n'a pas à payer l'impôt sur les grandes fortunes !

La dissolution de l'assemblée nationale aura au moins trois conséquences positives (négatives pour Dassault) et une négative : elle change ses interlocuteurs pour le projet de fusion avec Aérospatiale, elle l'empêche de démissionner dans les délais de la présidence de sa société pour se présenter aux législatives, et elle va permettre au gouvernement français de transmettre enfin à la justice belge des pièces qui ont été saisies en France dans le cadre d'une affaire de corruption, et que le précédent gouvernement avait classées secret défense. Cette affaire belge dans laquelle Serge Dassault est soupçonné de corruption lui avait valu pendant un certain temps un mandat d'arrêt international (aujourd'hui levé), qui l'a empêché de... prendre l'avion en-dehors de France pendant de nombreux mois ! Par contre, la dissolution a précipité juste avant le deuxième tour la signature d'une énorme commande d'avions Rafale (je n'ai pas la somme en tête, mais c'est assez faramineux); une commande tellement précipitée qu'elle sera peut-être remise en cause si les procédures n'ont pas toutes été respectées.

Je vous parle de tout ça, mais je devrais peut-être pas ! Dans son premier numéro, le magazine Marianne a publié un dossier complet sur Dassault, dont Monsieur Serge a obtenu la saisie. Quelques exemplaires ayant échappé aux distributeurs, il poursuit désormais en jsutice l'hebdomadaire pour de très fortes sommes, non pas sur le fond du dossier, sûrement trop bien étayé, mais sur la diffusion de ces quelques exemplaires. Et pour corser le tout, Le Beau Serge poursuit en justice L'Union de Reims, petite feuille de chou subversive de Champagne-Ardenne, propriété de la famille Hersant, qui a eu le tort de publier un entretien avec Jean-François Kahn, le fondateur de Marianne, dans lequel il reprenait certaines de ses accusations contre Dassault.

Avec tout ça, j'oublie de parler des frasques de Sergio chez lui. En tant que chasseur d'abord, car M. Serge est aussi chasseur, homme pressé d'abord, mais aussi chasseur. Il a donc équipé sur ses terres un 4x4 d'une tourelle pour ses parties de chasse, ce qui est bien sûr strictement interdit et lui a valu une condamnation il y a quelques mois.
Mais ça encore, c'est son petit domaine privé, illégal mais privé.

Plus grave, le grand homme d'affaires s'est mis en tête de faire de la politique (comme papa, mais en bien pire). Pas de chance pour les électeurs de Corbeil qui n'ont pas voté pour lui, et bien fait pour les autres. En effet, Sergeounet est maire de Corbeil depuis quelques années, et ça rigole pas tous les jours. Visiblement, sa ligne politique, quelque soit son parti d'appartenance, se situe entre De Villiers et Le Pen, ce qui pour une fois ne rend pas hommage à son père, député de droite mais aussi et surtout sruvivant des camps de concentration de la seconde guerre mondiale. Bref, Corbeil se fait depuis qeulque temps remarquer de faço régulière par les décisions iniques de son conseil municipal, la dernière en date remontant au 5 mai dernier, quand le Conseil Municipal a décidé de débaptiser 8 rues portant des noms de héros communistes pour les rebaptiser par des noms "bien français", sans parler de la place du 19 mars 1962 (date du cessez-le-feu
en Algérie), rebaptisée Place des Anciens-Combattants d'Afrique du Nord, un changement de nom pas du tout anodin que les partisans de l'extrême droite réclament un peu partout en France.


Un espoir mesuré et raisonnable ? (1er juin 97)


Nous allons donc avoir une assemblée et un gouvernement de gauche, avec des écologistes et des communistes. Et on ne va pas s'en plaindre!

Evidemment, la Champagne-Ardenne, et particulièrement la Marne, se distingue en élisant une grande quantité de députés RPR-UDF 6 sur 6 dans la Marne...), à commencer par Jean Falala, maire de Reims, RPR ultra-conservateur, député depuis 30 ans, qui devrait être à la retraite depuis longtemps, mais qui est réélu quand même, et par Charles-Amédée du Buisson de Courson, député comme papa, RPR ultra-conservateur, célibataire qui prône une politique familiale traditionnaliste et qui pourfend les avantages des concubins, fils de bonne famille qui milite pour la lutte contre la fraude au RMI, qu'il ne chiffre pourtant qu'à 0,5 %...

Bref, dans la Marne ça ne sera pas facile, comme ça ne sera pas facile de gouverner la France, avec une bonne majorité de sièges, certes, mais avec une minorité en voix (un peu plus de 40% des voix pour la gauche au 1er tour seulement, avec 30% d'abstentions), et avec un président de droite, ça ne pourra pas être facile, sans parler de la situation sociale, économique et politique.

Le résultat des élections peut donc donner de l'espoir, mais un espoir très mesuré. Et ça ce sera peut-être la chance du futur gouvernement Jospin. Il va s'agir d'appliquer les grands axes du programme (Europe non réduite au marché, limitation du cumul des mandats, lutte contre le chômage en modifiant l'organisation du travail, ...), tout en étant irréprochable moralement et politiquement.

Reste que la nouveauté c'est Jospin. Et Voynet aussi. Au vu des deux campagnes qu'il a menées, au vu de sa réaction ce soir à l'annonce des résultats, je pense qu'on peut le croire sincèrement décidé à pratiquer la politique d'une nouvelle manière. Bien sûr, il n'est pas sûr qu'il parviendra à ses fins dans ce domaine, mais il en a très sûrement la volonté. Et il n'y a que s'il réussit qu'on pourra arrêter le cycle de balancier des alternances à chaque élection.

Lionel Jospin est sûrement assez détaché de "la" politique pour parvenir à ses fins. Après tout, par deux fois déjà il a failli tout plaquer : en 92 quand il a failli être battu aux cantonales, et en 93 quand il a été battu aux législatives. Au lendemain des législatives de 93, je me souviens être allé au boulot en voiture en écoutant pendant de longues minutes à la radio un Jospin effondré s'interroger en direct sur ses motivations pour faire de la politique et sur les raisons de l'échec des socialistes. La réflexion et la mise en l'écart volontaire qui ont suivi lui ont permis de revenir sur le devant de la scène en 95, puis de devenir Premier Ministre en 97. Espérons que la victoire grave et modeste de ce soir annonce enfin la réussite d'un gouvernement de notre pays...


Tout est relatif (mai 97)


Ou un mois d'actualité, avec des priorités parfois difficiles à justifier...

Il va peut-être y avoir dissolution Cyclone au Bengladesh La droite devrait l'emporter largement Tremblement de terre en Iran La gauche remonte Des centaines de milliers de réfugiés 'disparus' au Zaïre Juppé restera-t-il premier ministre ? Chirac signe la vente d'Airbus à Pékin Combien de prisonniers politiques en Chine ? Le taux d'abstention sera-t-il décisif ? Les militants de Tupac Amaru se font tirer comme des lapins à Lima Les travaillistes sont-ils de droite ou de gauche ? Offensive turque au Kurdistan, au moins mille morts Chirac interviendra-t-il dans la campagne ? Campagne électorale en Algérie, on ne compte plus les attentats et les morts Les sondages ont-ils raison ? Combien de jours d'ici aux élections, d'ici à la rétrocession de Hong Kong, d'ici à l'Euro, d'ici à l'an 2000 ?


Lecture de chevet (mai 97)


Pris dans un tract des Verts ce mois-ci. On peut très bien dire qu'il ne s'agit que de bonnes intentions, mais il vaut quand même mieux avoir avec de bonnes intentions au départ, quitte éventuellement à se planter ensuite... :
Pour la priorité aux transports en commun et le développement de pistes cyclables
Pour la collecte et le tri sélectif des déchets
Pour le partage du travail et des richesses
Contre le cumul des mandats
Pour une Europe sociale...


Johnny est vivant ! (août 96)


Décidément, notre Johnny national aura, tout au long de sa vie et même au-delà marché sur les traces d'Elvis. En effet, alors que toutes les biogra-phies officielles indiquent que Johnny est est décédé d'un arrêt cardiaque lors d'une opération au foie en 1994, des témoignages de plus en plus nombreux tendraient à démon-trer que Johnny continue de hanter nos jours et nos nuits.
Sans parler des journalistes de magazines populaires, dont c'est le travail, mais qui continuent malgré tout à sortir un nombre impressionnant de scoops concernant Jojo. Notons cependant le témoignage tout à fait crédible de M. Nicolas S., ancien ministre, qui soutient avoir marié Johnny avec la charmante Laetitia au début 1996. On aurait également vu Johnny à la sortie d'une boite de nuit tropézienne, et son allure de zombie à cette occasion donnerait du poids ceux qui affirment que Johnny est revenu d'entre les morts, tel Jésus Christ Superstar. Enfin, on nous communique depuis les Etats-Unis que Johnny aurait commis un
disque en anglais, et qu'il
s'apprêterait à se produire en spectacle à Las Vegas. Si cela se confirmait, nul ne pourrait plus nier que Johnny marche sur les traces du roi Elvis !


A quand la totale des quotas ? (août 96)


Comme vous le savez peut-être, les radios sont tenues depuis le 1er janvier 1996 de respecter un double quota de diffusion : 40% de titres
chantés en français, dont la moitié sont soit des nouveaux talents, soit des nouvelles productions. On ne reviendra pas sur l'intelligence d'une mesure de soutien à la création française qui exclut tout ce qui n'est pas chanté en français /langue régionale reconnue et toutes les musiques instru-mentales, par contre, on peut commencer à s'étonner que nos députés et notre gouver-nement, tout à la joie de leur trouvaille, n'aient pas commencé à voter les textes qui permettront de parachever leur oeuvre :
- les quotas pour les disquaires, pour les obliger à offrir à la vente au moins 40 % de références chantées en
français,
- les quotas pour la presse, pour l'obliger à consacrer au moins 40 % de ses pages musicales à des aristes chantant en français,
- et à terme, les quotas pour les consommateurs, bientôt obligés, sous peine d'amende, d'acheter consacrer 40 % de leur budget disques à l'achat de titres chantés en français.
On a de la suite dans les idées, ou on n'en a pas. Messieurs les quoteurs, vous avez tiré les premiers..., ne vous arrêtez pas en si bon chemin !


Les gentils J.O. d'Atlanta (juillet 96)


Désolé, mais c'est d'actualité ! Or donc, comme d'habitude, avant le début des compé-titions, la presse nous avait fait l'article : les Jeux les plus beaux , les plus grands, les plus commerciaux, avec Coca-Cola et l'efficacité américaine pré-sents partout. Résultat, au bout d'à peine quelques jours, on a
découvert que cette immense machine à fric s'appuyait sur le travail gratuit de centaines de bénévoles (avec les bénéfices prévus, on aurait peut-être pu prévoir de les
salarier, non ?), et surtout, on voit que tout merde ou presque: le logement, les transports, l'organisation des épreuves, le programme informatique d'IBM, etc. Et en plus, ce n'est même pas à cause des bénévoles que tout cela merde !
(Normalement, ce para-graphe se terminait comme suit : on peut cependant être sûr que s'il y a un endroit où tout fonctionne au doigt et à l'oeil à Atlanta, ce doit être le village des sponsors Coca-Cola ! Mais comme c'est là que, depuis, un attentat a été commis, il semble bien établi que l'argent n'achète déci-dément pas tout...)


Alain Syhlvain


Comment voulez-vous que Radio Primitive s'en sorte financièrement, quand elle se permet de rater tous les bons coups !
Quand on connait le conte de fées vécu par Edouardo, chanteur raté qui vient de démarrer une fabuleuse carrière, à partir d'une petite annonce chantée sur une télé cablée, relayée par Canal Plus et transformée en tube ("Je t'aime le lundi"), et même en pub (pour Renault), on ne peut que regretter que La Primitive n'ait pas transformé l'essai qui l'avait conduit, en 1994 à l'occasion de la Semaine de la chanson française, à placer Alain Syhlvain à la tête de son airplay.

En effet, Alain Syhlvain, aidé de son orchestrateur Serge Prisset, est l'auteur depuis de nombreuses années d'une multitude de disques auto-produits (vinyls et maintenant compacts), qui font le bonheur de l'antenne primitive, et surtout qui enfoncent tous, sans discussion, le pitoyable effort d'Eduardo. Citons, par exemple, "Gare au soleil gare à la pluie", "Je t'offre des vacances", "Je suis un poisson-chat", "Je ne suis pas chanteur" et surtout sa version anglaise ("I am not a singer").
Juin 2005 : Alain Syhlvain dispose désormais d'un site officiel : http://monsite.wanadoo.fr/syhlvain. Une visite s'impose !