VIVONZEUREUX!
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10 août
2006
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PAULINE EASY : Crédits
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1. Rendez-vous
n° 4 2. 24
000 baci 3.
Sunny afternoon 4. She's
lost control 5. Le
temps de l'amour 6.
Le nougat 7. Alison 8. Sea
song 9. A
certain kind 10. Jimmy
Jazz 11. Amoureux
solitaires 12. Cherchez
le garçon |
13.
Ana Interprète original : The Pixies en 1990 14. Le
courage des oiseaux 15. Come
on Eileen 16. Boys
don't cry 17. God
only knows 18. (Sittin'
on the) Dock of the bay 19. Señorita 20. Mala
vida 21. Tes
yeux noirs 22. Il
voyage en solitaire 23.
The mercy seat 24. Que
je t'aime |
C'est grâce
aux facilités de communication offertes par la blogosphère que
j'ai fait la connaissance à l'automne 2005 de la musique de Pauline
Easy. Bien qu'étant son voisin de département, je n'avais
jamais entendu parler de cette polynésienne exilée dans la Marne,
qui avait entrepris de rejouer aux ukulélés toutes les mélopées
qui ont bercé ses oreilles à son arrivée en France. Quand
elle a commencé à publier chaque jour sur son blog une de ses
versions des titres plus ou moins connus qu'elle interprète, le bouche
à oreille à fait son oeuvre, notamment dans le cercle des amteurs
de musique hawaiiennes, et Pauline Easy a ensoleillé notre hiver.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Le printemps 2006 venu, la nostalgique
Pauline a choisi de retourner sur son île, au moment même où
les températures champenoises commençaient à prendre doucement
le chemin de la canicule. Il reste aux fidèles de son blog les 123 enregistrements
qu'elle y a publiés. Parmi ces fidèles, on trouve deux rémois,
Seb Adam et Alio,
qui pratiquent également le ukulélé (On peut se demander
si ce 'est pas Pauline Easy qui leur aurait donné leurs premières
leçons...), qui ont décidé de maintenir vivace le souvenir
de Pauline Easy en interprétant sur scène son répertoire
sous le nom du Pauline
Easy Project. Après un premier concert à Reims le 20 mai 2006,
ils se sont notamment produits à Paris et au Ukulélé Festival
de Rouen (pour connaître les dates de leurs prochains concerts, c'est
ici).
Sur sa page Myspace,
le Pauline Easy Project
cite deux influences, Joan
Sfar (auteur de BD et fou de ukulélé)
et Pascal Comelade (Pascal
Comelade, que nous avons l'honneur de compter au
catalogue de Vivonzeureux! Records). Je ne sais pas si Pauline easy elle-même
connait le travail de Pascal Comelade, mais on peut rattacher directement sa
démarche de reprises instrumentales courtes de standards d'horizons variés
à au moins deux albums de Comelade, nommément "Danses
et chants de Syldavie", un album de 1993 sous-titré "Apologie
de la reprise individuelle", ce qui se passe de commentaire, et "Haikus
de pianos", un disque paru à l'origine au Japon qui se veut
une apologie du résumé et de la dissection d'un thème musical
intégralement réalisé à l'aide de deux pianos (et
qui nous a inspiré le titre du disque dont il est question aujourd'hui
!).
C'est une démarche similaire qu'a entrepris Pauline Easy, avec un seul
ukulélé, mais enregistré systématiquement sur deux
pistes musicales (l'une donnant une assise rythmique, l'autre s'attachant à
reproduire la mélodie). Ses reprises se consacrent également à
l'essence même des thèmes musicaux, les versions poétiquement
résumées étant très ramassées : les 24 titres
de "Haikukulélé" durent moins d'une minute en moyenne,
de 23 secondes pour le plus court ("Le nougat") à 1'39 pour
le plus long ("God only knows").
Pour obtenir une liste de titres cohérente pour cet album, il a donc
fallu en éliminer 99 de la production de Pauline Easy. La sélection
qui en résulte est bien sûr complètement subjective, et
elle reflète avant tout les goûts et l'histoire musicale du compilateur,
votre serviteur. J'ai notamment apprécié la grande culture musicale
de Pauline, qui par exemple ne s'est pas contentée par exemple de reprendre
le "Sea song" de Robert Wyatt (extrait de "Rock Bottom"),
mais a également déniché "A certain kind" de
Soft Machine (sur le premier album du groupe, mais je vous conseille tout particulièrement
la
version enregistrée en 1967 pour une session de la BBC. Mais certains
titres, que je ne connaissais ou n'appréciais pas particulièrement,
figurent dans la sélection en raison uniquement de la qualité
de l'interprétation de Pauline. Je pense notamment au "Rendez-vous
n° 4" de Jean-Michel Jarre, à "Tes yeux noirs" d'Indochine
et à "Que je t'aime" de Johnny Hallyday. Pour cette dernière,
Pauline a réussi l'exploit 'en retirer tout le côté gueulard
pour en donner une version douce et mélodique. Il était donc d'autant
plus drôle, lors du premier concert du Pauline Easy Project à Reims
en mai 2006, de voir d'un seul coup les piliers de comptoir du bar dresser l'oreille
lorsqu'ils ont reconnu la chanson et la replacer instantanément dans
son contexte habituel en braillant "Que je t'aime, que je t'aime, que je
t'aime"...!
Cette sélection du blog de Pauline, qui a disparu du réseau Internet
selon son souhait, nous permettra de passer l'été au frais. On
peut toujours rêver et imaginer que Pauline décidera de revenir
l'hiver prochain nous réchauffer avec son ukulélé...
Pol Dodu, 1er août 2006.
Le Pauline
Easy Project (Seb Adam et Alio) à Reims, M.J.C. Le Flambeau, lors de
son premier concert le 20 mai 2006.