Bonjour,
Je viens de découvrir votre article sur ce drôle d'orchestre que j'avais vu à Lyon dans les années 50-60 (j'étais alors très jeune...) et c'est sans doute
ce qui m'a donné l'envie de faire de la musique (saxophone, mais je ne me souviens plus si je l'apprenais déjà...) ainsi que de l'électronique (balbutiante à
l'époque) me dirigeant pas la suite vers l'informatique (pour autant que ce mot ait encore un sens...).
C'est bizarre comme j'ai pensé à cela et décidé de faire une recherche pour voir si cet "orchestre" avait laissé des traces dans l'histoire.
Je suis donc très heureux de voir que VOUS en parlez avec force détails et l'histoire de Kraftwerk qui s'en est inspiré ne m'étonne pas du tout.
Par contre j'ai bien l'impression qu'il est impossible de commander le CD que vous évoquez et c'est bien dommage...
Merci de me dire s'il existe encore une possibilité...
NB: Je viens juste de lire l'article de Frédéric Gerchambeau, merci à lui pour cette très belle anecdote.
De Gérard Beunat
Je me souviens parfaitement d'avoir vu cette attraction á la Foire gastronomique de Dijon, dans les années 60. Il me semble qu'elle a été présente deux années de suite.
De xralph93
En 1989, j'ai vécu presque un an au dessus des Robots-Music. En effet j'habitais l’appartement juste au dessus du garage ou ils étaient entreposés au vieux pays de Goussainville. Le fils de M. E.R. Diomgar, Richard Diomgar, nous a accordé quelques petits concerts privés à mes camarades de classe et moi. Nous avions tous une dizaine d’années à l’époque.
Dans la cour du groupe scolaire Sévigné, nous nous remémorions ces moments passés devant "les casseroles", comme nous les appelions entres nous, sans penser à toute l’ingénierie qu'il y avait derrière les robots. Du haut de nos 10 ans nous étions tous impressionnés par ces humanoïdes mécaniques de presque 2 mètres. Je me souviens encore que certains de mes camarades ont eu un mouvement de recul quand Ernest le Saxophoniste s'est levé pour salué pour la première fois. Il faut dire que nos têtes arrivaient à peine à la hauteur du plancher de la remorque sur laquelle les robots sont installés. De plus, étant dans un garage, nous avons pu profiter pleinement des jeux de lumières qui se reflétaient sur les tôles brillantes des robots.
Je me souviens de la lumière noire qui faisait briller dans l'obscurité les silhouettes des robots, d'Oscar qui fumait, des joues d'Ernest qui se gonflaient comme quand on appuie sur un pot de yaourt encore fermé ou d'Anatole qui en voulant chanter donnait l'impression de mâcher du chewing-gum. Nous étions plus intéressés pas les robots en eux-mêmes que par les musiques qu'ils jouaient. Plaisir d'amour, Je ne regrette rien ou Le beau Danube Bleu ne faisaient pas partie de notre playliste à l’époque.
De Gilles Franqueville
1960 J'étais enfant, j'avais peut être 10 ans, quand j'ai assisté sous un chapiteau, dressé sur l'esplanade du vieux port de Saint Raphaël, à une représentation de ces robots musiciens. J'ai été fortement impressionné. Je me souviens encore des propos de mon père, qui pensait que ces robots dissimulaient des êtres humains. Il me semble me souvenir également d'une exposition sur les camps de prisonniers qui expliquait comment ses robots avaient été construits. Je ne sais pourquoi ce souvenir est revenu me hanter cinquante années plus tard ?! Internet aidant, je viens de retrouver les traces de cette attraction exceptionnelle qui prouve que ce rêve d'enfant était bien une réalité ! Grâce à ces robots, je suis heureux pour la deuxième fois dans ma vie ... Merci.
De Daniel Branciard
Bonjour, qu'est-ce qui m'a pris(nostalgie) de taper "robots musiciens foire de chambery" ? et quelle surprise de revoir, plus de cinquante ans plus tard, ces trois tas de ferraille qui m'avaient tant impressionné ! En quelle année était-ce ? 1954, 55 ou 56 ? J'habitais à 200m de là,au Paradis, j'avais autour de 8 ans et j'allais les écouter mais surtout les voir tous les jours. Un an plus tard, je crois, la foire de Chambéry proposait une autre attraction encore plus attrayante, pour moi en tout cas, les démonstrations de plongeurs dans un camion-aquarium, je n'en retrouve aucune trace sur internet, si quelqu'un pouvait me "brancher" sur cet évènement, je serais aux anges.
De Robert
Bonjour: J'ai eu le plaisir de voir les Robots -Music à une foire de l'habitat à Nantua dans l'Ain (début des années 1980) et de discuter avec les personnes qui les présentaient. J'ai d'ailleurs acheté le 33 tours et c'est en les écoutant en ce moment que l'idée m'est venue de taper le titre sur Google, pourquoi pas !..et la surprise au clic de la souris. Je suis un Jurassien d'origine en retraite dans l' Hérault, né en 38. Je me souviens de cette affreuse guerre et je n'ai jamais oublié la souffrance et la mort de tous ces Hommes qui ont connu les camps en Allemagne, certains même m'ont raconté leur déportation, mais le courage de ce jeune ingénieur électricien est impensable, immense et d'une force énorme, dans les conditions de vie inhumaine, pour moi c'est un grand Homme, un Génie. Cordialement.,
De Yannick Grente
Bonjour, Je me souviens très bien d'être allé voir ce spectacle à Vire dans le Calvados. J'en ai toujours un souvenir précis, par contre je ne peux fixer de date précise, dans les années 1960 il me semble, Ce spectacle avait eu lieu place Sainte Anne à Vire et ,dans la période précédant Noël. C'est tout ce qu'il me reste de ce très bon souvenir d'enfance.
De François Tisseront (Pusignan, France)
Bonjour, Quelle surprise, quelle immense surprise, de retrouver par hasard sur Internet les "Robots Musiciens" ! J'ai 55 ans et j'habite dans le Rhône depuis près de 35 ans. Mais je me souviens parfaitement avoir vu -et entendu- à plusieurs reprises dans mon adolescence (années 1965 - 1970), les Robots-Musiciens, lors de la Foire Ventôse de Dourdan (Essonne), où j'habitais alors. Avant chaque Foire Ventôse, c'était d'ailleurs une question récurrente pour les passionnés que nous étions : les Robots-Musiciens seront-ils là encore cette année ? Les enregistrements, c'est bien, mais reverra-t-on un jour les Robot-Musik (puisqu'ils sont devenus allemands) en concert ?
De Flemming Sørensen (Danemark)
Je n'ai jamais vu de spectacle des Robots-Music mais j'ai présenté dans un spectacle de robots ma création, quatre robots représentant les musiciens de Kraftwerk fabriqués avec des Légo MindStorms qui jouent une version à quatre voix de "The Robots". J'ai mis une vidéo sur Youtube pour donner une idée de comment ça sonnait.
De Krik Ramone
Je me souviens avoir assisté à l'une de leur prestations à la foire-exposition annuelle d'Orléans en 1967 (j'avais huit ans), coincés sur une estrade entre un stand de démonstration de fers à repasser et les R 16 du concessionnaire Renault du coin. C'était un mélange invraisemblable d'art brut, de ferraille clinquante et de futurisme. La musique faisait penser à du J.-J. Perrey joué par un orchestre dirigé par Charlie Schlingo : c'était divin... Rétrospectivement, je pense que ce très bref (10 minutes à tout casser) spectacle m'a perverti à vie : huit ans après, j'achetais Radioactivity (tube de l'été '75 !) et, aujourd'hui encore, il y a toujours un disque de Kraftwerk qui traîne à proximité immédiate de ma platine.
De Pol Dodu (Vivonzeureux!)
Après leur retour sur disque (virtuel) en 2005 avec "Ils jouent des succès de Kraftwerk", Les Robots-Music ont fait leur come-back sur scène au Museum fuer Kommunication de Berlin, du 5 au 15 avril 2007, dans le cadre de l'exposition "Die Roboter kommen! ". Ce retour a pu se faire grâce à mon entremise. Ce n'est pas pour autant que le Musée a pensé à m'en remercier, ni même à m'avertir des dates de l'exposition pour que je puisse m'en faire l'écho à temps (attention : l'exposition se poursuit jusqu'en septembre, mais sans Les Robots-Music : dossier de presse). Heureusement, des visiteurs allemands ont immortalisé l'événément et en partagent quelques souvenirs photographiques, ainsi que ce film de leur interprétation de "La paloma".
Bonjour, Heureuse surprise pour moi d'avoir découvert votre page Web qui m'a permis de revoir ces robots. Je les avais vu lorsque j'étais tout gosse dans une fête foraine. C'est certainement cette vision qui est à l'origine de mon "traumatisme" :-) musical, comme vous pourrez le constater à l'écoute de ma musique : www.myspace.com/hotbip http://hot-bip.podomatic.com www.atelier-nocturne.com
Merci à vous pour cette page Internet sur les Robots-music et à E. R. Diomgar pour son inventivité.
De Christian Ducret:
Bonjour,
Grâce à Google, je viens (enfin) de retrouver la trace des robots-music. Agé alors d'une dizaine d'années, j'avais eu le bonheur d'assister à une représentation des robots music à la foire-exposition de Chambéry (Savoie), accompagné de mes parents. Inutile de vous faire part de mon émerveillement pour ce spectacle de Science-fiction. Sitôt rentré à la maison (Rumilly, Haute-Savoie), j'entrepris la construction d'un robot en contreplaqué et meccano. (J'avais appris à bricoler en colonie de vacances). A l'aide de la carte postale des robots music que mes parents m'avaient offert, je réalisais sans peine le buste, les jambes et les pieds. Seule la tête différait, le modèle ayant été pris sur une bande dessinée de l'époque : "Atome Kid, seul contre les robots" des Editions ARTIMA. La hauteur totale en position debout était de 1,10 m. La tête était reliée au buste par une boite de cirage. Les jambes étaient reliées au buste à l'aide de deux charnières. Cela permettait à mon robot de se tenir soit en position debout, soit en position assise, exactement comme le robot-music saxophoniste.Bien entendu, la manipulation était manuelle (à 10 ans, il ne faut pas trop en demander ! ) La seule fonction de ce robot était d'actionner un petit balai avec la main droite (axe de l'épaule faisant un mouvement alternatif grace à une manivelle et un moteur électrique de MECCANO. Je joins à la présente une photo d'époque de ce robot. Bien sûr, mon robot a disparu depuis fort longtemps, mais j'ai réalisé beaucoup plus tard (pour mes enfants et aujourd'hui petits-enfants) une petite réplique de ce robot (hauteur env 50 cm), et que je possède toujours. J'aurais toujours souhaité revoir une de ces fabuleuses machines d'époque, même dans un hangar, mais où ? Et bien sûr, en acquérir un, mais cela reste du domaine du rêve et de l'utopie. Merci encore de m'avoir communiqué toutes vos informations.
De Philippe :
Bonjour, Bravo pour votre site sympathique et vos informations sur les "Robots-Music". Il ya quarante quatre ans ... j'en avais dix et vous n'imaginez pas la fascination que me provoqua cet ensemble d'automates-musiciens. J'y retournais trois fois ! Le saxophoniste avait une sonorité d'enfer et j'étais persuadé que ces robots jouaient vraiment de leur instruments ; votre article me le confirme. Je les décrivais à mes enfants comme abandonnés, rouillant dans une grange mais heureusement non et ce soir en m'endormant je vais avoir dix ans encore !
De Gérard Leclère :
Ayant l'âge de maintenant m'ayant permis de connaitre les Robots-Music en pleine activité, j'ai assisté à plusieurs concerts dans ma tendre enfance, dont le premier fut peut-être à la Foire de Paris (mais ce n'est pas certain) où dans la section instruments de musique figuraient les premières guitares électriques, et l'Ondioline. A vrai dire, j'ai un souvenir plus fiable (mais à vérifier) de la présence des Robots-Music à un Salon de l'enfance des années 50. Cette musique automatique m'avait alors enchanté, et je suis resté longtemps devant cette scène au décor bleuté, avec l'accordéoniste avec son éternel mégot et le son du saxo pas terrible, peut-être à cause de la désynchronisation des antennes tournantes sur les casques ? Mais il jouait debout et battait la mesure avec son pied. Il devait avoir 5 doigts par main au minimum. Je les ai alors plusieurs fois retrouvés au cours de ma croissance, entre autres au Salon de la radio et télévision dans les années 60. Puis une dernière fois sur une fête foraine en plein air à Creil, dans les années 80 sans doute. Peu de monde devant cette scène toujours aux apparences magiques pour un ancien enfant. Puis la curiosité aidant, avec l'aide d'un Google, des retrouvailles nostalgiques, leur présence dans un garage de Goussainville, puis un sursaut de vie avant sans doute leur mort définitive.
De Frédéric Gerchambeau :
Je suis heureux que le voile ait été levé à propos des Robots-Music. On peut même parler de secret. Car il est clair, pour des raisons finalement très humaines, que les membres de Kraftwerk ne tenaient trop à ce que la source principale de leur inspiration conceptuelle soit révélée. Mais puisque les temps ont changés et qu'il est maintenant possible de parler librement des Robots-Music, je vais témoigner d'un de leurs concerts et de certaines autres choses. Qu'on me laisse cependant me présenter afin qu'on sache tout le sérieux de mon récit. Je m'appelle Frédéric Gerchambeau, 45 ans à ce jour, et auteur, entre autres, d'un site consacré aux gloires de la musique électronique des années 70, site dont voici l'adresse : http://perso.wanadoo.fr/frederic.gerchambeau/melotronies-1.htm Voici donc mon témoignage (enfin, ce que ma mémoire me permet d'en écrire. Tout ceci est maintenant si loin... ) : Nous sommes en 1968. J'ai 7 ans et la scène se situe à Paris, juste devant la Gare de Lyon, celle-là même dans laquelle aura lieu (dans le restaurant "Le Train Bleu") la fameuse conversation qui mènera à la création de l'album "Trans-Europe Express", album dans lequel apparaîtra pour la première fois la notion (toutefois encore un peu déguisée) d'homme-machine chez Kraftwerk (dans leur chanson "Les Mannequins"), n'y voir là aucun hasard. Ce que je vais maintenant décrire est LE moment-clé de l'amitié musicale de Ralf Hütter et de Florian Schneider. Pour moi, ce matin-là d'un samedi un peu frais, les 2 futurs fondateurs de Kraftwerk sont juste deux jeunes rockers un peu bizarres debout à côté de moi et parlant une langue incompréhensible. Eux voyagent en France et ne sont à cette époque que des musiciens ayant une solide formation classique mais s'en échappant en jouant toutes sortes de musiques expérimentales. Moi, je suis avec mon papa et nous allons chez des amis à Lyon. Or le train pour Lyon a un léger retard. Pour passer le temps en attendant le train, mon papa m'a emmené voir un étrange concert qui se déroule sur la petite place située devant la gare. Ralf et Florian, qui apparemment attendent le même train que nous, ont eu la même idée que mon papa pour passer le temps. Et nous voici donc à quatre, Ralf, Florian, mon papa et moi, devant 3 robots-musiciens qui jouent des tubes de l'époque (ne me demandez pas de me souvenir lesquels !). Autour de nous, les gens passent, pressés ou chargés de bagages. Nul ne s'arrête pour écouter les 3 robots-musiciens. Non, il n'y a que nous quatre. Et encore est-ce parce que notre train a du retard ! Je ne pourrais plus bien décrire dans le détail les machines musiciennes qui jouaient devant nous. Je me souviens néanmoins que les voir et les écouter était étrange et fascinant. Toutefois, plus étrange et fascinante encore fut la réaction des 2 jeunes rockers devant ce spectacle. Celui qui avait les cheveux les plus longs (Ralf Hütter me semble-t-il) se met à danser une espèce de lente et hallucinante danse robotique tandis que son compagnon (Florian Schneider donc) mime les mouvements raides et répétitifs d'une machine-outil robotisée. Plus tard, le train pour Lyon enfin à quai, nous nous apercevons mon papa et moi que les 2 jeunes rockers voyageront dans le même petit compartiment que nous. Cependant un ami français les a rejoint. Ce qui fait, cet ami ne parlant visiblement pas leur langue incompréhensible, qu'ils lui parleront pendant tout le trajet en français, langue que je commence à bien connaître malgré mes tout juste 7 ans. Je ne me souviens plus, bien évidemment, de toute la discussion que les trois amis eurent durant ce trajet Paris-Lyon. Mais, par bonheur, tout une partie est encore intacte dans ma mémoire. (Ralf, à l'ami français) - Oh, c'est vraiment dommage que tu n'aies pas pu venir avant. Florian et moi, nous venons d'assister à un concert extraordinaire ! (Florian, qui confirme, enthousiaste) - Ah ça oui ! Juste devant la gare. Le groupe s'appelait les Robots-Music. (L'ami français, étonné) - Les Robots-Music ? Ah ? Je n'ai jamais entendu parlé d'eux... (Ralf) - A vrai dire, nous non plus... Mais c'est sûrement parce que ce n'est pas un vrai groupe... (L'ami français, de plus en plus étonné) - Comment ça, ce n'est pas un vrai groupe ? (Florian, hilare) - Ce sont des robots ! Pas des humains ! (Ralf, tout aussi hilare) - Des hommes-machines musiciens en quelque sorte ! (L'ami français, déçu) - Bah, je ne vois pas l'intérêt qu'on peut porter à des mannequins jouant mécaniquement de la mauvaise musique. Moi, je ne crois qu'à de vrais bons musiciens bien humains jouant de la vraie bonne musique... (Florian, pensif) - Non, après avoir vu et entendu les Robots-Music, je crois maintenant juste le contraire. Le musicien doit se changer en robot et jouer une musique robotique pour être vraiment de son temps. (L'ami français, atterré) - N'importe quoi ! Quels musiciens seraient assez bêtes pour imiter sur scène des robots et jouer de la musique au tempo mécanique ? (Ralf, dans une pose extatique) - Nous ! Hein, Florian ? Tu me suis sur ce coup-là ? (Florian, du feu dans les yeux) - Oui, nous ! Désormais, nous sommes des mannequins, des robots ! (Ralf, adoptant déjà les mouvements d'un robot) - Nous sommes les hommes-machines ! Mais il est trop tôt pour le dire. Le monde n'est pas encore prêt. Il faut le préparer peu à peu à cette vérité, faire les choses en douceur. Je vais quitter mon groupe actuel, Bluesology (et qui s'est d'abord appelé, je l'ai appris plus tard, The Phantoms puis Rambo Zambo Bluesband) pour en fonder un nouveau. (Florian, d'un ton ferme) - Et moi pareil ! Je vais cesser de jouer du jazz dans des groupes aussi volatiles qu'inconsistants. En route vers la robot-music ! Oui, formons un nouveau groupe... que nous appellerons comment ? Juste à ce moment-là, le train passe devant une centrale électrique... (L'ami français, exaspéré) - Regardez donc devant quoi nous passons ! Partis comme vous êtes, vous n'avez qu'à vous appeler Les Centrales Electriques ! Hihihi ! (Ralf, pas démonté pour deux sous) - Excellente idée ! Qu'est-ce qui alimente en courant les robots ? Les centrales électriques, pardi ! Alors d'accord, un jour nous nous appellerons Les Centrales Electriques (Kraftwerk en allemand). Mais c'est encore un tout petit peu tôt pour ça. (L'ami français, sarcastique) - Mouais, mouais, vous vous dégonflez, c'est tout... (Ralf, la main sur le coeur) - Non, non, c'est promis, Kraftwerk sera notre prochain nom de groupe. Mais le temps de Kraftwerk, de Wir sind die Roboter et de Man-Machine n'est pas encore venu. Nous devons d'abord fonder un groupe qui annonce Kraftwerk sans être Kraftwerk ni jouer du Kraftwerk. Un groupe qui s'appellerait... Bon, posons les choses... Quand quelqu'un est un tout seul, il fait ce qu'il veut en musique, pas de problème... Mais dès qu'on dépasse un, il faut une organisation... Notre nouveau groupe s'appellera donc Organisation ! D'accord, Florian ? (Florian, en pleine méditation) - D'accord. Mais il ne faudra pas qu'Organisation dure trop longtemps. On fait juste un disque sous ce nom-là et après on passe aux choses sérieuses, je veux dire à Kraftwerk. J'ai déjà hâte de faire de la musique avec tous ces nouveaux instruments électroniques qu'on commence à fabriquer... (Ralf, très intéressé) - Tu veux parler des synthétiseurs ? Oui, ce sera le son parfait pour l'avènement de l'homme-machine. Enfin, de sa musique en tout cas... Promis aussi, un jour nous serons les rois des synthés. Il n'y aura personne au-dessus de nous ! Voici donc ce dont je me rappelle des Robots-Music et de cette conversation entendue en 1968 entre 2 jeunes rockers et un de leurs amis français. J'avoue que tout ceci me serait à la longue sorti de la tête si en 1974 n'avait pas paru un album fantastique et révolutionnaire, "Autobahn". Et de quel groupe ? Kraftwerk ! Alors tout m'est revenu, les 2 jeunes rockers, le train, la conversation. Pouvais-je dès lors faire autrement que de devenir un fan absolu et éternel de Krafwerk ? En fait, j'ai même fait mieux. Non seulement je possède toute la discographie de Kraftwerk mais en plus je joue des synthétiseurs ! 6 juillet 1981, Studio Gabriel à Paris. Moi et un très bon ami nous étions arrivés les tout premiers pour assister au concert de Kraftwerk qui devait avoir lieu dans cet endroit ce soir-là. Devant la porte du studio, il n'y avait personne d'autre que nous. Mieux, la porte était largement ouverte. Alors, après avoir hésité, nous sommes entrés. Nous avons descendu un long plan incliné avant de nous retrouver au beau milieu de la salle. Sur la scène, des roadies très experts commençaient à monter le studio Kling-Klang. Ils nous voyaient, là, tout seuls au centre de la salle, mais personne ne nous a rien dit. Alors nous sommes restés à la même place un bon bout de temps. Le montage était presque achevé quand Ralf Hütter a surgi sur ma droite et est venu s'arrêter à ma hauteur. Je l'ai regardé et je n'ai rien dit. Il m'a regardé et il n'a rien dit. Puis il a continué sa route vers la scène sans se retourner ni rien dire aux roadies à notre propos. Je pense qu'il a dû nous prendre pour des gars du Studio Gabriel ou quelque chose comme ça. Puis, il est revenu sur ses pas et m'a regardé à nouveau. Il m'a alors dit tout bas "Robots-Music, chhhhuuutttt..." en posant un doigt sur ses livres. Mon ami n'a jamais compris et je ne lui ai jamais expliqué...
Du Colonel de l'Opération Kangourou :
Bonsoir ! Bien avant la formation connue , il exista un trio (guitare - saxophone - batterie) de ces fameux Robots-Music. En voici la photo prise dans la vitrine d'un grand magasin parisien en 1954 ! (tirée du livre "Il faut tuer les robots" de Pierre Latil - Bilan du mystère N°4 chez Grasset, 1957). Saviez-vous que l'Opération Kangourou a toujours programmé les Robots-Music dans ses émissions et possède quelques documents sur eux ? Le Colonel pour l' Internationale Let's Twist.
De Jean-Louis Maybe :
C'était à la Foire Expostion de Lorient (56), gamin de 12 ans j'avais été très impressionné par ces robots musiciens. Je me rappelle que c'est effectivement ces même robots avec l'histoire de l'ingénieur qui construisait dans sa tête ce projet. A l'époque je m'étais même figuré qu'il avait pu les construire dans le camp même, ça posait d'ailleurs la question des matériaux, et puis pour moi aussi c'était accompagné des prestations militaires avec la possibilité de monter dans un cockpit d'avion, de tester le parachutisme depuis une tour, mais c'est pas ça qui m'aurait déscotché des robots musiciens.
De Souris grise :
C'est super !! je me souviens tres bien des ces robots. Il n'y avait pas de guitariste furieux, mes influences ne viennent pas, à mon avis, des Robots Music. Mais en lisant ce qu'ils sont capables d'accomplir, nous ne sommes pas vraiment plus doués que ces boites de concerts-ve !!!!