VIVONZEUREUX! | ||
14 juillet 2007 | ||
retourner maison | pidgin english |
Si on regardait la date de sortie de ses disques, on était en droit de penser que la carrière solo de Dogbowl avait commencé en 1989, avec la sortie de son premier album, "Tit ! (An opera)". En fait, il a donné son premier concert solo dès septembre 1985 au CBGB, où il a joué en tout 6 fois jusque novembre 1986. Après avoir fait le tri dans ses cassettes, Dogbowl vient de sortir une sélection des meilleurs titres de ces concerts, "Live at CBGB 1985-1986", disponible en téléchargement gratuit ici (on peut aussi faire une contribution volontaire via Paypal).
Le son est bon, et c'est très surprenant de constater que, dès ces premiers concerts, Dogbowl avait déjà trouvé sa voix et son style. La plupart des chansons proposées ont d'ailleurs été enregistrées par la suite sur ses différents albums.
Dogbowl est vraiment le nez dans ses archives en ce moment, puisqu'il vient de mettre tout un paquet de vieilles vidéos sur Youtube, dont plusieurs extraits de son dernier concert européen avec Poney à la Guinguette Pirate en 2002. Il vient aussi d'ouvrir sa page MySpace.
Dogbowl, de retour dans sa mère patrie, les Etats-Unis, doit garder la nostalgie de l'Europe : il vient d'éditer sur son label Eyeball Planet l'enregistrement d'un concert très particulier qu'il a donné en 1999 au centre culturel bruxellois Le Botanique. Ce concert a été donné dans le cadre d'un festival de chanson francophone, et Dogbowl, qui n'a pas fait de gros progrès en français malgré de multiples séjours par chez nous, avait imprudemment donné son accord pour se produire en chantant tout le concert en français ! Mis au pied du mur, il a passé les paroles anglaises de ses chansons à la moulinette d'un programme de traduction automatique en français, et les a interprétées telles quelles ! On connait la qualité toute relative des logiciels de traduction, et même si on sait que ses paroles originales sont déjà habituellement très délirantes, on ne peut pas imaginer ce qu'elles donnent dans ces versions très spéciales que Dogbowl nous propose aujourd'hui sur "Le chien lunatic".
En son temps, Kiss avait sorti deux très grands albums live ("Kiss Alive" et "Kiss Alive II"). Après "Cigars, guitars & topless bars", Dogbowl réédite cet exploit en sortant "Le chien lunatic", un disque qui contient justement, ce n'est sûrement pas une coïncidence, une reprise du "Rock and roll all nite" de Kiss, en français bien sûr !
Dogbowl a sorti deux albums excellents sur le label français Lithium : le live de 95 est toujours aussi joyeux et dynamique, mais "Zeppelin record", sorti en 1998, est l'album le plus abouti et peut-être le plus réussi de Dogbowl, et il ne faudra pas l'oublier dans quelques décennies quand on s'amusera à lister les grands albums oubliés des années 1990 (oublié notamment parce que ce disque n'est pas sorti en Angleterre et a été édité en catimini aux USA)... Après la sortie du disque, Dogbowl a donné quelques concerts en solo, à la guitare avec un accompagnement instrumental sur mini-disque. Depuis, apparemment, il continue à se partager entre deux lieux de résidence (New-York et Paris) et entre ses multiples activités : la peinture (qui marche peut-être mieux que la musique), l'écriture et la musique.
Visiblement, Dogbowl n'est plus en contrat chez Lithium puisque c'est sur son propre label, Eyeball Planet, qu'il a édité début 2001 son nouvel album, "Fantastic carburetor man".
Pour ce disque, Stephen Tunney a souhaité se retrouver aussi libre pour faire sa musique que quand il peint : il a donc tout fait tout seul ! Le son est donc beaucoup moins léché que "Zeppelin", enregistré avec un excellent groupe : c'est en fait celui des concerts solo + mini-disque, mais ce qui compte c'est que les chansons sont toujours aussi bonnes. Les fans français y retrouvent deux très bons titres qu'ils connaissaient déjà (dans les mêmes versions), "A broken heart", diffusé sur un disque promo de Labels, et "Sidewalk open", sorti sur un CD d'Abus Dangereux, mais il y a de nombreux autres morceaux de bravoure sur les 17 titres, notamment "Oiseau rouge", où Dogbowl se risque à chanter en français (il y a du travail pour l'accent, et il devrait peut-être contacter Jonathan Richman pour des leçons. Heureusement que le titre est en français pour nous alerter...), le morceau-titre, "You in the Telstar" et "Transplant her slowlyé. Un peu partout dans l'album, les monstres que Dogbowl semblent côtoyer quotiennement sont très présents : guêpe géante, baleine sur pattes, perruque volante,... Pour en savoir plus (et notamment commander le disque, rendez vous sur www.dogbowl.com et www.eyeballplanet.com, où vous trouverez des explications de Dogbowl et 3 titres du CD en mp3.
Bonne nouvelle cet automne, puisque l'excellent label belge 62 TV Records (M. Ward, John Wayne Shot Me, Flexa Lyndo...) a sorti un "Best of Dogbowl volume 2". Au début, j'ai cru à la blaque habituelle, c'est à dire que le volume 1 n'a jamais exist&, mais il parait que si, et qu'on le trouverait très difficilement, au Japon.
Ce disque est évidemment indispensable pour tous ceux qui n'auraient pas suivi en détails la (déjà longue) carri¶re solo de Dogbowl depuis "Tit! (an opera)" en 1989, mais il intéressera aussi les fans les plus motivés, puisqu'on y retrouve apparemment quelques raretés et inédits (je ne me suis pas encore procuré le disque, je n'ai pas tous les détails...) et que quelques chansons de l'époque Shimmy Disc ont été réenregistrées pour l'occasion, peut-être bien pour des raisons contractuelles.
Pour ces nouveaux enregistrements, Dogbowl n'est plus seul : il est accompagné du groupe belge Poney, avec qui il vient de donner quelques concerts, à Bruxelles et Paris notamment (guettez les listings pour ne pas le rater s'il passe près de chez vous !, il devrait être le 1er février 2002 à Paris...).
Sur le site de 62 TV, vous pourrez récupérer un mp3 mono de la nouvelle version de "Hot day in Waco", le titre de Dogbowl qui est en train de devenir un classique, puisqu'il a déjà été repris plusieurs fois.
(13 décembre 1998)
Quand le live de Dogbowl, artisteaméricain, est sorti en 1995 sur Lithium, label indépendantfrançais (voir ci-dessous), ça a pu surprendre un peu, eton pouvait penser que c'était une sortie ponctuelle, d'autant plusque Dogbowl avait jusque là été très fidèleà Shimmy disc, le labelde Kramer, avec qui il a d'ailleurs ensuite enregistré un disque,"Gunsmoke", sorti en 1996.
Mais fin 1997, Lithium incluait dans un disque promo de son catalogue uninédit de Dogbowl (probablement une démo, au son trèsbrut avec une boîte à rythmes très présente)en annonçant un nouvel album de notre homme, Stephen Tunney quandil n'utilise pas son pseudo de Gamelle du chien.
Chose promise, chose due, l'album, "The zeppelin record",est arrivé en septembre, et on est moins surpris par l'alliance Dogbowl/Lithiumune fois qu'on sait que, dans l'intervalle, Dogbowl est venu s'installerà Paris pour y rejoindre la femme de sa vie. C'est là qu'ila enregistré son disque, avec l'aide de musiciens français,notamment des membres de Holden, et aussi le fidèle Race Age, venudes Etats-Unis pour enregistrer ses parties de batteries.
Tout d'abord, il faut dire qu'après avoir étéconquis par "Cigars, guitars & topless bars" (voir ci-dessous),j'ai acheté plusieurs des disques précédents, qui tousm'ont paru un ton en-dessous (mon préféré àce jour étant "Project success", mais je ne les ai pasencore tous écoutés).
Aux premières écoutes de "The zeppelin record",j'ai encore été déçu : je trouvai l'nsembleplutôt mou du genou, avec des chansons longues, qui se ressemblaientbeaucoup, à cent lieues de l'euphorie du live. Mais deux mois plustard, je sais que j'avais tort, puisque j'apprécie maintenant toutesles chansons du disque (16, dont 2 nouvelles versions de chansons que Dogbowlavait déjà enregistrées dans le passé), quej'écoute plus souvent que l'album propre sur lui de Beck,voire même que l'album de Jonathan Richman.
Pourtant, "The zeppelin record" est aussi propre sur lui, produitqu'il est par Dogbowl lui-même et donc pas parasité comme c'étaitparfois le cas avec les bidouillages de Kramer. C'est dans les paroles qu'onretrouve le plus les délires de Dogbowl (qui est aussi romancier,et peut-être bien aussi peintre). Mais on ne trouve pas sur ce disqueque des superbes ballades (comme "Zeppelin always crashing" ou"The Brooklyn bridge collapses into a rose"), il y a aussi desmorceaux presque new-wave ("Silhouette" et "Follow my rovingeyeball", en deux prises, avec le plantage laissé à lafin de la première) et un truc comme "Electric eel merry-go-round",avec presque des accents à la Pere Ubu.
Bizarrement, c'est à un disque qui lui ressemble trèspeu musicalement que "The zeppelin record" me fait le plus penser: l'album "12" d'Elliott Murphy, sorti chez New Rose en 1990.C'était lui aussi un disque plutôt calme, de plus de 70 minutes,enregistré à Paris par un américain installélà avec sa femme française, et, comme Elliott Murphy, Dogbowla (sur son site web) comparé son disque à un recueil de nouvelles.Et, dans votre discothèque, cet album de Dogbowl ne dépareraaux côtés d'un autre ovni très bien produit àpeu de frais et sorti en 1998, le "Black light" de Calexico. |
(article de 1996)
La bonne nouvelle concernant Dogbowl, c'est que le petit label indépendantfrançais Lithium m'a permis de découvrir cet artiste américaintout à la fin de 1995 en éditant un disque live, enregistrépour une émission de la radio US WFMU (c'est aussi pour WFMU queGiant Sand a enregistré son album live Backyard barbecue broadcast).La mauvaise nouvelle, c'est que, moins de trois mois plus tard, je n'aipas été capable d'être à Reims pour voir le concertsolo que Dogbowl a donné à la M.J.C. Claudel ! Et j'ai d'autantplus de regrets que tous ceux qui ont pu assister à ce concert nem'en ont dit que du bien, louant la sympathie l'originalité et ladrôlerie de Stephen Tunney, un peu moins inconnu sous le nom de Dogbowl.
Enfin, il nous reste le disque de chez Lithium (apparemment ce disque n'estdisponible qu'en France). Tout est parfait pour ce disque : le titre (Descigares, des guitares, et des bars topless), la pochette, déplianteet cartonnée, et d'un parfait mauvais goût (un dessin figurantDogbowl entre deux filles nues, avec des légendes en français)et surtout les 16 titres, qui offrent apparemment une bonne rétrospectivede toute la carrière du gars. Le tout est livré brut de direct,enregistré par un trio (Lee Ming Tah est à la basse, RaceAge à la batterie, Dogbowl joue de la guitare et chante). Les chansonssont bonnes, hilarantes, et les interventions de Dogbowl entre les morceauxsont de petits monuments : beaucoup de ses chansons contiennent des grosmots, alors si vous entendez un mot qui ne veut rien dire, remplacez-lepar un gros mot et on contournera les censeurs (même sur les radiosrock, on ne rigole pas avec la grossièreté sur les ondes américaines);si nous jouons faux, assurez-vous bien de faire comme si on jouait juste;est-ce que topless est un gros mot, etc.
Bref, une découverte et un disque à vous procurer de suite!
Dans la foulée, j'ai commencé à rechercher les disques précédents, tous sortis sur l'indépendant Shimmy Disc, le label fondé par Kramer (ex-Shockabilly, B.A.L.L., Bongwater, etc). Certains de ces albums ont d'ailleurs été publiés sous les deux noms de Dogbowl et Kramer, qui les produit et qui joue dessus. Petite déception cependant pour le premier que j'ai pu me procurer, "Grosse chaleur sur Waco", qui n'est pas du tout aussi emballant que 'Cigars,...' : les chansons ne sont pas toutes aussi fortes, et surtout le côté bricolage en studio et le son un peu électronique de la production de Kramer offre est en porte-à-faux complet avec la spontanéité et la fraîcheur du live...
sur Shimmy Disc, sauf indication contraire
* : avec Kramer
Roman : Flan (1992)
Site officiel de Dogbowl : www.dogbowl.com