Vérone est un groupe parisien (qui contient des ex-Evergreen) qui a de l'ambition et des moyens, ou plutôt qui se donne les moyens de ses ambitions : leur démo est un CD pressé trois-titres, avec une superbe pochette en couleurs, qui est visiblement une peinture signée d'un proche du groupe. Musicalement aussi, la proposition est de qualité, avec un rock pop épique, cousin de celui de Superflu, par exemple, dont le grand frère pourrait fort bien s'appeler Gérard Manset. Le groupe sera en concert à Paris le 24 avril prochain (Péniche Déclic, 7 quai Saint- Bernard, 7e, Mo Jussieu). Vérone : sparfus@aol.com. Tél : 01 43 73 28 42.
Bientôt, tous les classiques de la new wave, et plein de disques encore plus obscurs, seront réédités, et on ne s'en plaindra pas. Il en sort encore plein ces jours-ci. La vraie bonne nouvelle, c'est la réédition par Dark beloved cloud, un petit label américain qui a l'air bien allumé, de la plupart des singles de FAMILY FODDER, qui n'étaient plus disponibles depuis la sortie en 1981 de la compilation "Greatest hits" sur Crammed records. D'ici à ce que j'ai le temps de faire l'article que j'ai en projet sur ce groupe anglais à chanteuse française (un temps), baladez-vous sur la toile pour trouver à acheter ce disque (il est sensé être sorti, mais je ne l'ai pas encore trouvé). De la même époque, mais sur un registre beaucoup plus léger, Cherry Red vient d'éditer un CD des PIRANHAS, qui comprend leur unique album en entier, ainsi que quelques-uns de leurs meilleurs singles ("The Attrix years"). Et pour finir, toujours chez Cherry Red, un disque indispensable, un best-of des TELEVISION PERSONALITIES, auprès duquel leur dernier disque, "Don't cry baby... it's only a movie", fait malheureusement pâle figure. Il s'agit d'un album principalement constitué de reprises, dont d'assez mauvaises versions du "Pablo Picasso" de Jonathan Richman et du "Godstar" de Psychic TV, mais avec quand même quelques bonnes choses, notamment "TV on in bed" de Ziro Baby (qui ???), "Darkside" et "Love changes everything" d'Andrew Lloyd Webber. Toute cette actualité au moment où Dan Treacy serait porté disparu. Alors achetez le best-of et écoutez-le en pensant à lui!!
Ayant reçu une lettre d'info plutôt sympa d'Antimatière, un label strasbourgeois, j'ai commandé leur compilation cassette "Autoradio volume 1", histoire d'en savoir un peu plus sur les groupes du label. Et bien c'est varié! Je n'ai eu le temps de faire qu'une écoute assez rapide, mais j'ai déjà repéré la techno-pop répétivo-rigolote de Marie mathématiques ("L'autoroute", dont il existe une version cassette d'une demie-heure que je vais m'empresser de commander), un titre qui rend visiblement hommage à Kraftwerk, et qui est plus réussi que le "A l'enterrement de Kraftwerk, de KG. Il y aussi le dub de K&K, la punky pop de Safety First, et les autres, soit de quoi remplir une cassette d'une heure présentée non sans humourà la façon de ce que j'imagine être une émission de radio dans le style d'Autoroute FM! Antimatière : 22 rue du faubourg de Saverne, 67000 Strasbourg, France. Autoradio volume 1 : 20 F. (paiement à l'ordre d'Antimatière).
Organiser un concert, c'est (presque) toujours une galère, mais ça donne du plaisir aux autres. Alors chapeau aux Pirates de l'art, l'association rémoise qui, à la suite et en parallèle avec d'autres associations, organise des concerts à la M.J.C. Claudel de Reims depuis plusieurs années déjà. Et malgré les galères (organiser un concert, c'est (presque) toujours une galère) et le côté timoré d'une partie du public rémois, ils continuent de proposer une programmation aventureuse, avec par exemple, rien que ce trimestre, Dogbowl, David Grubbs et Superflu. Et le vendredi 2 avril, c'est D.A.A.U. qui jouera dans la plus sympa des (2 ou 3) salles de concerts rémoises.
A quoi ça tient, parfois ! Il m'a fallu attendre plus d'un an pour
pouvoir me procurer la compilation "Rudy's rockin' kiddie caravan",
tout simplement parce que son seul distributeur, le petit label de country
insurgée Bloodshot Records,
n'acceptait pas les paiements par carte bancaire.
Et pourquoi donc est-ce que je voulais à tout prix acheter cette
compilation liée à une série pour la jeunesse de la
chaîne de télévision TNT, celle de M. Ted "CNN"
Turner ? Pas parce que les profits sont reversés à une bonne
cause, mais parce que je savais qu'on trouvait sur ce disque des inédits
de Giant Sand, Calexico et Vic Chesnutt.
Donc, Bloodshot accepte maintenant les cartes bancaires, et le disque a
fini par arriver. Les notes de pochette ne sont pas très explicites,
mais en lisant un ou deux articles concernant ce disque, on peut en déduire
que Rudy est la marionnette vedette de "Rudy et Gogo" (Gogo étant
une chèvre), une émission de la chaîne TNT à
laquelle participe régulièrement Jon Langford (des Mekons
et des Waco brothers, entre autres), car la série mêle marionnettes
et personnages réels.
Le disque est publié au profit d'une association pour l'alphabétisation
des familles et le principe en est simple : des reprises de morceaux anciens
ou traditionnels, dont on peut imaginer que certaines sont choisies dans
le répertoire des caravanes en route vers le far-west.
On trouve de tout sur les 22 titres du disque, des chansons de colonies
de vacances (qui rappellent le Jonathan Richman
de "Coomyah" et "The wheels on the bus"),un medley instrumental
de chansons d'enfants par un groupe yiddish, du rap, avrec rien moins que
Schooly D, du zydeco, du rock, plusieurs titres de la galaxie Mekons (Mekons,
Waco Brothers avec un morceau très Clash/Strummer, et Sally Timms
avec une très belle berceuse). Et, cerise sur le gâteau, les
inédits de Giant Sand, Calexico
et Vic Chesnutt ne sont pas des fonds de tiroir, mais trois très
belles chansons, Calexico s'attaquant à une chanson de cirque du
XIXe siècle, Giant Sand à une chanson de marins et Chesnutt
à ce qui doit être un classique du Far-West, "Home on
the range".
Un disque qui vous est donc chaudement recommandé, et qu'on ne peut
se procurer qu'à
cette adresse.
Un article
(sur le site de MTV !) qui annonce la compilation,
et une
mention par Greil Marcus.
"Bus" - Susie Honeyman
"This Old Man" - Schoolly D
"Old Joe Clark" - Smoke
The Man on the Flying Trapeze" - Calexico
"Them Bones" - The Waco Brothers
"Blow The Man Down" - Giant Sand
"What Can The Matter Be?" - Anne Richmond Boston
"J'ai Passé Devant Ta Porte" - D.L. Menard & The Louisiana
Aces
"The ABC Song" - Zydeco Elvis
"Hush Little Baby" - Sally Timms
"Nokas For The Kinder" - New Orleans Klezmer All-Stars
"Playmate" - The Chiselers
"She'll Be Coming 'Round The Mountain" - The Rock*A*Teens
"Skip To My Lou" - Moonshine Willy
"The Great Titanic" - Kelly Hogan
"A Frozen Road" - The Black Mama Dharma Band
"Oranges & Lemons" - Mekons
"John Henry" - New Kingdom
"Twinkle Twinkle Little Star" - Rob Gal
"Froggie Went A-Courtin'" - Blacktop Rockets
"Home on the Range" - Vic Chesnutt
"The Muffin Man" - The Grifters
Sans jamais l'avoir lu, je croyais connaître le magazine Vibrations, qu'on trouve partout en kiosque.
Je savais que c'était un magazine d'origine suisse, et je pensais
qu'il traitait surtout des musiques groove/dance.
Ce fut probablement vrai dans la première période du magazine,
qui était alors bimestriel. Mais la ligne éditorial s'est
peu à peu diversifiée, et visiblement, depuis son passage
en mensuel en février 1998, le magazine est encore plus éclectique
et curieux, avec par exemple cet été trois couvertures enchaînées
sur Pascal Comelade, Lee Perry et UNKLE.
Je me suis rendu compte de tout ça parce que j'ai fini par acheter
et lire un numéro du magazine! Il faut dire que j'ai été
(assez) rapidement convaincu par une belle couverture consacrée à
Linton Kwesi
Johnson, l'annonce en une d'un article consacré à des
groupes innovants français des années 1970 (Heldon, Fille
qui mousse, Barricade) et par la perspective de passer plus d'une heure
dans le train...
Et je n'ai pas été déçu, puisque Vibrations
est une magazine branché, certes, mais ni creux ni intello, qui réussit
à occuper une position originale, à l'intersection de la world,
du rock, du hip hop, de la dance et du jazz. J'ai parfois eu un peu l'impression
de lire en une seule fois les meilleures pages des Inrocks, de World et
de L'Affiche, à commencer par une page sur Calexico.
Et au jour d'aujourd'hui, le nouveau numéro de Vibrations devrait
être sorti, avec un supplément de 32 pages intitulé
"Jim Jarmusch sur la route avec Tom Waits".
Il faut souvent un concours de circonstances pour qu'on s'intéresse
à un groupe, surtout un nouveau groupe. Pour Ten Benson, il a suffit
de deux articles dans le même numéro du NME (une interview
et la chronique de leur tout premier concert) pour que j'aille sur le site
d'Action records y trouver
leur mini-album "Six fingers of Benson" (Deceptive records) à
un prix défiant toute concurrence car c'était un exemplaire
de promotion!
Et même au prix normal, essayez de vous procurer ce disque, qui est
en fait une compilation de leurs trois singles vinyl. Vous risquez de ne
pas être déçu.
Le premier titre, "Evil heat", fait penser à The Fall,
aussi bien à cause du chant que de la rythmique saccadée,
et le petit solo de guitare sonne comme une version déglinguée
du "Get it on" de T Rex. Le reste est à l'avenant, de ballades
déjantées plus ou moins country en refrains idiots ("Nothing
can equal The Smiths" si j'ai bien compris).
Vous n'avez sûrement jamais entendu parler de Five Go Down To The
Sea ?, ces irlandais allumés, piliers de The Living Room, le club
des débuts de Creation (ils ont fait trois singles, dont un chez
Creation avant la mort accidentelle de leur chanteur Donnelly), et bien
Ten Benson perpétue un peu
leur folie, dans une version peut-être plus accessible.
Certains diront qu'il y a des winners et des losers. Moi, je dirais plutôt
que, dans le domaine du show-biz, il y a les gens intègres pas toujours
chanceux, et les autres. Les Jasmine Minks font indéniablement partie
de la première catégorie. Pressentis
pour être les premières stars du label Creation, ils n'ont
jamais connu le succès qui leur avait été promis, malgré
quatre albums sortis de 84 à 89, et une brochette de singles d'un
rock pop aux influences 60's marqués.
Le groupe était en sommeil depuis le début des années
90. Jim Shepherd, le guitariste chanteur, et Tom Reid, le batteur, l'ont
ressuscité cette année. Ils ont donné un concert en
Angleterre, et produit une démo acoustique en duo d'une dizaine de
titres, qui prouve amplement qu'ils n'ont pas perdu la main, avec notamment
des titres comme "Where would we be", "I heard 'I wish it
would rain'", "Step by step" ou "Smiling eyes".
Ils ont maintenant l'intention de retravailler ces morceaux avec un groupe
au complet, et sont tout prêts à traverser la Manche pour jouer
à nouveau en france, comme ils l'avaient fait en 1984 et 1987.
The Jasmine links :
jim.jasmine@virgin.net
http://www.minksweb.demon.co.uk/
L'Opération Kangourou, c'est depuis une paire d'années
une émission sur La Radio Primitive animée par Le Colonel
et l'Incohérent. Une véritable création radiophonique,
renouvelée chaque semaine. Une émission inénarrable,
c'est pourquoi je laisse la parole à L'Incohérent pour vous
en donner quelques mots de présentation, extaits de "Payez-vous",
son fanzine : "L'organisme affrété pour la retransmission
du boustrophédon dans le cervelas francophonissime enclenche le mécanisme
du transistor primitif flagrant dans le décorum! Devant la recrudescence
des Goals de sacs-à-vin, la déréliction du bistro décline
dans l'irresponsabilité, c'est dire! Les Kangourous exaspèrent
le zinc-zinc sur la piste circumstellaire des détracteurs morts et
même malades et déploient sur le spectre sonore du sound-system
les 45/33 tours brutalement bigarrés... Suranné dans son affublement
Kiravi, DJ Stiff - master of ceremony/guitariste de post-mashedpotatoes-écomusette
transgénique des apaches - sélectionne pour vous des morceaux
bien diversifiés allant des mouvements lents aux mouvements vifs
sur une audiocasstete... Tous ces échantillons de musique de genre
art demi-brut sont connus et aimés du public qui les a tous fredonnés.
L'effet stéréo leur donne un caractère encore plus
saisissant!"
Voilà. Et la bonne nouvelle c'est que depuis quelques mois, les rémois
ne sont plus seuls au monde à bénéficier de l'Opération
Kangourou : une version de l'émission est diffusée sur Fréquence
Paris Plurielle.
L'Opération Kangourou
Dimanche de 13h à 14h sur La Radio Primitive, Reims, 92.4 FM
jeudi de 14h à 15h sur Fréquence Paris Plurielle, Paris, 106.3
FM
Payez-vous, benzine de l'extradépartementale Kangourou, périodique
à peine fréquentable de l'art demi-brut.
Disponible contre 2 timbres (cochon inclus) en écrivant à
La Radio Primitive, BP 2169, 51081 REIMS cedex, France.
Comme Le Vieux Thorax, DJ Gamover a sorti depuis plusieurs années
des cassettes de musique à base d'échantillons sonores (voir
notre article sur Strict Danse Tempo pour un
rappel). Mais sa culture à lui est plus plus punky reggae party que
pop rock. Cette fois-ci, il saute le pas puisque ses 9 nouveaux titres sortent
en CD, agrémentés d'une bio/présentation multimédia.
Gamover a eu la bonté de me procurer il y a quelques mois une cassette
en avant-première, qui prouve une fois de plus qu'il fait partie
des plus grands quand il s'agit d'enregistrer de la musique de danse en
appartement!
Ses goûts musicaux (Clash, Dub, Specials,...) le rapprochent d'un
Fatboy Slim, mais tous ceux qui ont pu écouter ses premières
cassettes savent qu'il n'a pas attendu la mode (du big beat ou du koiksesoi
d'autre) pour assembler avec pertinence des échantillons de sa discothèque.
"En chantier permanent", CD disponible courant septembre 1998.
Rens. : gamover@infonie.fr.
C'est un ovni aux apparences de cassette qui est apparu un jour de
l'hiver 98 dans la discothèque de La Radio Primitive. Intitulé
"L'aventure commence à l'aube", ce document est principalement
constitué d'adaptations en français de titres plus ou moins
connus (Les Ramones deux fois, Bérurier Noir, Partenaire Particulier,LV88,
U2, les Beatles, Nirvana,...). Au-delà de l'aspect bonne blague qui
domine les paroles ("La jeunesse emmerde le flan aux bananes")
et les titres ("Batman et Yitzhak Rabin"), les Boum Bomo's, dans
une formation qui sort de l'ordinaire (trio orgue, guitare, chant), prouvent
une fois de plus avec les quelques compositions originales qui figurent
sur cette cassette (leur première production), que l'on peut faire
de la musique divertissante sans se prendre au sérieux. En témoignent
notamment leur "Chanson animalière" et "Porridge au
pont de l'Alma".
"L'aventure commence à l'aube" disponible contre 5 timbres
(porc con attrapé) en écrivant aux bons soins de La Radio
Primitive, BP 2169, 51081 REIMS cedex, qui transmettra.
Heureusement qu'il y avait quelques lignes d'explications jointes
à la cassette que m'a envoyée Rod Caravanes, musicien ex-rémois
installé à Paris qui avait sorti l'an passé un single
chez Lithium avec son groupe Acapulco Laps.
Cette fois-ci, il s'agit de l'environnement sonore d'une installation de
Jean-Arneau Filtness, enregistré lors de l'exposition "Nourritures"
au printemps dernier. Ce qui explique qu'on est ici loin de la pop triturée
des précédentes productions de Rod, dans des territoires plutôt
ambient (le communiqué de presse mentionne Panasonic et La Monte
Young), dominés par des glougloutements aquatiques. Surprenant!
Søvnlaboratorium disponible contre 40 F. (cochon qui s'en dédit)
à l'ordre de Manomade, 5-7 rue du Croissant, 75002 PARIS. Tél.
: 01 40 13 06 22.
Il y a deux ans, nous avions dit énormément de bien de l'album live de Dogbowl ("Cigars, guitars and topless bars, live on WFMU") sorti chez Lihtium. Depuis ce temps, Stephen Tunney, l'américain qui est Dogbowl, s'est installé à Paris, a concocté son propre site web, et sort ces jours-ci, toujours sur Lithium, son nouvel album, "The Zeppelin record", que Vivonzeureux!, après écoute en avant-première, vous recommande chaudement.
Pere Ubu, tout
comme David Thomas aves ses 2 Pale Boys, continue de produire dans une indifférence crasse une des oeuvres les plus
cohérentes, pensées et divertissantes de toute la galaxie
rock (voir l'article dans notre n° 3 ou sur internet). Leur album "Pennsylvania"
(Cooking vinyl) est sorti au printemps 1998 mérite pourtant qu'on
s'y attarde. Peut-être aiguillonnés par le retour de Tom Herman,
le guitariste des deux premiers albums, Pere Ubu évolue encore, cette
fois vers un retour à un son très électrique.
Vivre heureux c'est bien , mais vous pouvez aussi essayer de ne pas mourir idiot : essayez de jeter une oreille sur cet album.
J'avais prévu de vous dire beaucoup de bien de l'album "Wolf
songs for lambs" de Jonathan Fire*Eater, sorti fin 97. Mais je ne pensais
pas tarder tellement à écrire ces lignes que je les écris
à propos d'un groupe déjà séparé! Quel
gâchis, car "Wolf songs" à permis à Jonathan Fire*Eater
de transcender un genre en perte de vitesse, le garage rock. Sur onze titres,
tous très courts, le groupe prouve qu'on peut encore aujourd'hui
créer de nouveaux morceaux de rock'n'roll, avec seulement les ingrédients
de base (dont un orgue proéminent), avec des paroles pas spécifiquement
idiotes. Si j'en crois le son plutôt quelconque d'un mini-album sorti
précédemment ("Tremble under boom lights"), ce disque
doit sûrement beaucoup au travail du producteur Jim Waters (Little Rabbits, Jon Spencer Blues Explosion), et j'avais
été déçu d'apprendre que le groupe avait choisi
de ne pas travailler avec lui sur son prochain disque. En fait, le groupe
s'est séparé en plein milieu de l'enregistrement du disque.
Le (très bon) chanteur, Stewart Lupton, a l'intention de continuer
en solo.
"Wolf songs for lambs" (Deceptive) est indispensable.
"Tremble under boom lights" (Deceptive) est pour les accros.
Il y aussi un premier album éponyme, qui doit être à
peu près introuvable.
Je me suis tenu à l'écart, lors de leur parution, des
Série Noire de Jean-Claude Izzo "Total Kheops" et
"Chourmo", rebuté je ne sais trop pourquoi par le caractère
marseillais trop ouvertement affiché et le côté qui
me paraissait m'as-tu-vu des références aux deux groupes phare
de la ville, IAM et Massilia Sound System.
Et bien j'ai eu tort. Dans ces deux romans (comme sûrement dans "Solea",
que je n'ai pas lu, le troisième et dernier volet de cette trilogie
dont le héros est un ex-flic d'origine italienne, Fabio Montale),
Jean-Claude Izzo prend prétexte de l'écriture de (très
bons) polars pour dire (très bien) son amour de Marseille. C'est
noir, donc pas très optimiste, mais ça donnerait presqu'envie
d'aller s'installer face à la mer, sur les hauteurs de Marseille.
Les nouvelles de "Vivre fatigue" (chez Librio), elles, ne sont
pas noires, elles sont très très noires.
La maison de disques de Grandaddy sort
enfin "AM 180" en single, à l'occasion de leur énième
tournée européenne de l'année, qui passera en France
pour deux dates dans le cadre du Festival Inrockuptibles : à Paris
le 8 novembre et à la Laiterie de Strasbourg le 9 novembre.
Après avoir fait une apparition dans "Kingpin", le second
film des frère Farrelly, Jonathan Richman
et son batteur Tommy Larkins (ex-Giant Sand
et Naked Prey) se sont vus confier par les mêmes réalisateurs
des scènes de contrepoint/commentaire de leur nouveau film, "There's
something about Mary", ainsi que la musique originale du film.
Mais le CD de la B.O.F. (chez Capitol) ne propose que trois inédits
de Jonathan (dont une nouvelle version aussi courte qu'électrique
de "Let her go into the darkness") au milieu d'une compilation
attrape-tout (des Dandy Warhols aux Propellerheads) typique des campagnes
de marketing du cinéma de ces dernières années. Le
film, qui a été l'un des succès de l'été
aux USA, devrait sortir en France cet automne, tout comme le nouvel album
de Jojo, "I'm so confused", produit par Ric Ocasek.
Le San Francisco Weekly a récemment
consacré sa couverture (et donc un très grand article) à
Jonathan, à l'occasion de la sortie
de "There's something about Mary".
La meilleure sélection de disques de la FNAC de Reims se trouve...
au rayon librairie. Il s'agit d'un ouvrage en anglais bien pointu consacré
aux pochettes des disques punk.
Décidément, il semble qu'une colonie française
est peut-être en train de s'installer à Tucson, Arizona. Après
Marianne Dissard, qui y a réalisé
un documentaire sur Giant Sand, après les Little
Rabbits, qui y ont enregistré "Yeah!" avec Jim Waters,
c'est le Amor Belhom Duo qui s'est installé dans la ville,
et qui vient d'y enregistrer un album au Wavelab studio avec Craig schumacher,
qui a travaillé avec Giant Sand dans le passé. Mais le monde
n'est pas si petit que ça : Naïm Amor et Thomas Belhom sont
justement des amis de Marianne Dissard.
Cet album sans titre vient de sortir en format cassette. Si le recto de
la pochette est une photo typique du désert d'Arizona avec cactus
et canyon, digne des pochettes des premiers albums de Giant Sand, c'est
la tour Eiffel qu'on trouve au recto (une tour à qui le titre "Jambe
en l'air" est consacré). Un grand écart géographique
qui illustre le parcours du groupe et la musique qu'il produit.
Peut-être un peu influencé par la présence sur trois
titres de Joey Burns (au violoncelle et à l'accordéon) et
sur deux autres titres de John Convertino (au vibraphone), j'ai eu l'impression
au début que je repérais des tics musicaux à la Giant
Sand sur la face A (de batterie notamment), mais cette impression a très
vite disparu au fil des écoutes. Et même si certains de mes
morceaux préférés se trouvent justement sur la face
A, c'est sur les titres de la face B, qui forment presque une suite, avec
des paroles en français, que l'Amor Belhom Duo arrive le mieux à
s'affirmer.
Le groupe devrait tourner en France de la mi-septembre à la mi-octobre,
et sortir prochainement un maxi, enregistré à nouveau avec
les membres de Calexico.
Pour en savoir plus, ou pour commander la cassette, allez visiter leur site
: http://www.libcong.com/marianne/.
Il y a quelques mois, mon ami LE VIEUX
THORAX a sorti sa collection des premiers numéros du fanzine
PLUS JAMAIS MALADE EN AUTO en me disant "Tiens, jette un coup
d'oeil à ça, ça devrait t'intéresser".
Il avait raison, évidemment, mais il faut dire qu'il ne prenait pas
trop de risques, car au sommaire de ce fanzine au format A5 (le même
que la version papier de Vivonzeureux!), on trouve des gens comme Calvin Johnson, Butthole surfers, Yannick Bourg,
The Chills, Built to spill, Guided by voices,
Railroad jerk, et même Ween, à qui un numéro spécial
a été consacré; tout un tas de gens qu'on pourrait
aussi trouver dans un sommaire de fanzine hip-pop optimiste.
La bonne nouvelle, c'est que Philippe Dumez, l'auteur de ce fanzine, m'a
depuis fait parvenir son numéro de l'été 98, le cinquième,
et je me suis régalé.
La formule de PLUS JAMAIS MALADE EN AUTO est simple, mais originale
: le fanzine est présenté comme une sorte de journal intime
(pas seulement) musical. Au fil des pages, les jours s'égrènent,
et on trouve ici une interview de Ben Lee (qui semble bien avoir pris la
grosse tête), là une chronique d'une réédition
des dB's, là encore une interview de Yo la tengo ou une chronique
du nouveau Halo Benders.
Et puis, ce qui rend ce fanzine encore plus attachant, on trouve entre deux
sujets musicaux, des petites anecdotes de la vie quotidienne de Philippe
Dumez, qui renforcent encore l'aspect journal intime du fanzine, avec le
récit d'une visite chez le coiffeur, l'épisode de l'adoption
d'un chat, une chronique de "Fan de" de M6, etc.
Lecture chaudement recommandée.
PLUS JAMAIS MALADE EN AUTO n° 5, avec Terry lee Hale, Yo la tengo,
Chemikal underground, Delaney, Ben Lee.
4 timbres (port compris) chez Philippe Dumez, 2 villa de la Croix Nivert,
75015 PARIS.
philippedumez@hotmail.com
Non contents d'avoir sorti "Yeah!", un des albums les plus
enthousiasmants de cet hiver 98, les Little
Rabbits se sont embarqués dans une tournée qui est passée
par Reims le 7 mai dernier.
Après une première partie signée par les Roselicoeur
(ici très décevants par rapport à un concert que j'avais
vu l'an dernier), les Little Rabbits n'ont pas fait exactement ce que j'attendais
d'eux : reproduire en version encore plus folle l'atmosphère déjantée
de leur album. Au contraire, ils ont mis une bonne partie du concert avant
de vraiment commencer à se détendre et à communiquer
avec le public.
'Govenment center', leur reprise des Modern Lovers, fut l'un des premiers
grands moments du concert, qui s'est terminé par trois rappels et
une reprise très fidèle du 'Da da da' de Trio.
Notre ami LE VIEUX THORAX vient de sortir sa 4ème cassette.
Ce vétéran de la galaxie Strict Danse
Tempo, rémois exilé à Paris, bidouille ses enregistrements
à la maison depuis quelques années maintenant.
Les deux premières cassettes étaient sorties simultanément,
l'une était chantée, l'autre instrumentale. Avec cette nouvelle
cassette, "11 raw cuts", les seules voix proviennent des
échantillons (de Herbert Léonard aux Specials), et pourtant,
le Thorax compose bien des chansons, pas de simples instrumentaux. Et ce
qui est surtout notable ici, c'est la dextérité avec laquelle
le Vieux manipule désormais son matériel électronique
antédiluvien : le son est propre, et l'assemblage d'échantillons
en fait un digne cousin français des DJ Shadow et DJ Krush, avec
une culture vinylique samplée d'un impressionnant éclectisme
: Wild Man Fisher, Achik Nesimi, L'Infanterie Sauvage, Pantera...
Contact : vieuxthorax@minitel.net.
Tout d'abord il y a eu le BILL DRUMMOND producteur avec David
BALFE de Julian Cope et d'Echo
& the Bunnymen,puis auteur d'un sublime album solo sur Creation('The
man', enregistré avec une partie des membres des Triffids). Puis
il y a eu l'arrivée des JUSTIFIED ANCIENTS OF MU-MU, (Bill
Drummond & JIMMY CAUTY),moqueurs post-situationnistes du show-biz,
du rap et du sampling, qui réussirent avec '1987 : What the fuck
is going on' à ressusciter ABBA, au figuré avec leurs
samples, et au propre avec les avocats des artistes suédois qui les
ont menacés d'un méga-procés.Puis the JAMMs se métamorphosèrent
en TIMELORDS, et réussirent l'exploit inégalé
d'avoir un n°1 au Top 50 avec une voiture Ford de la police américaine
comme chanteur principal.Puis The Timelords laissèrent la place à
THE KLF, et après la diffusion confidentielle de quelques
maxis house instrumentaux, ce fut le délire planétaire le
plus fou que le show-biz ait connu,qui s'est terminée par la volonté
de Drummond & Cauty avec une série d'aventures trop délirantes
pour qu'elles puissent être contées dans une brève (vous en trouverez
un résumé là).
Aujourd'hui, 10 ans après, THE KLF revient pour une performance de
23 minutes au Barbican de Londres le 2 septembre, et la hip-pop optimiste
est en fête !
Pour tout connaître sur The JAMMs/The KLF, rendez vous sur le site
Mancentral, qui est on ne
peut plus complet...
Calvin Johnson, après avoir enregistré à Memphis avec
des légendes de la soul pour son collectif DUB NARCOTIC SOUND SYSTEM,
va entrer en studio en juillet prochain pour l'enregistrement du 3ème
album des HALO BENDERS
Depuis notre dernier numéro, les choses ont pas mal bougé
pour Jonathan Richman. Tout d'abord, pour la
première fois depuis plusieurs années, il s'est remis à
tourner non plus en solo, mais avec un groupe régulier : Tom Larkins
à la batterie (ex-Giant Sand, ex-Naked Prey, actuel Friends of Dean
Martinez), Dan Eisenberg à l'orgue Hammond et Nick Augustine (ex-Rainer
& das combo) à la basse. Cette formation a donné un très
bon concert au Café de la Danse à Paris au printemps dernier,
un concert très funky avec reprise de 'Sex machine' et du 'Freak
c'est chic' en instrumental, ainsi que quelques nouvelles chansons qui figureront
sur son nouvel album, 'Surrender to Jonathan'. Ce disque es paru en septembre
96 sur son nouveau label, Vapor, filiale de la major Warner créée
par Neil Young et son manager. Ce changement de label implique pas mal d'évolutions
positives : plus de moyens pour enregistrer, avec notamment des cuivres,
le retour du vieux copain Andy Paley à la production, qui s'est fait
entre-temps un nom en travaillant avec son idole Brian Wilson, et surtout,
on l'espère, une distribution efficace au niveau mondial.
Et pour finir, Jonathan se lance dans le cinéma ! En effet, il participe
au film 'Kingpin', qui vient de sortir aux USA et en Angleterre. C'est apparemment
une comédie nullosse de Peter et Bobby Farrelly, avec Randy Quaid
et Bill Murray, qui raconte l'histoire d'un champion de bowling raté.
Jonathan y joue son propre rôle, et apparait dans quelques scènes
en train de jouer sur scène, probablement en fond sonore car il ne
figure pas sur le disque de la B.O. du film !
La très jeune star de notre n° 2 continue de suivre à
vitesse grand V la route de la gloire, de façon intelligente, et
surtout en produisant de très bonnes chansons. Cependant, son groupe,
Noise Addict, est passé à la trappe après une tournée
aux USA et au Japon en première partie des Beastie Boys et surtout
apèrs avoir sorti son premier album, 'Meet the real you', début
96. Apparemment, un des trois membres du groupe a préféré
donné la priorité aux études universitaires plutôt
qu'à la musique... De toutes façons, ça laisse le champ
libre à Ben Lee pour poursuivre sa carrière solo, déjà
bien entamée avec son 1er album en 95. Depuis, on a eu un maxi/mini
album australien avec 'Away from the pixies' et 7 inédits enregistrés
dans la piaule de Ben en 4 pistes. Et ces inédits à eux seuls
sont bien meilleurs que tout l'album de Noise Addict, avec notamment une
version de 'Ductile', un 'My turnatble' qui est du pur Jonathan Richman,
et le chef d'oeuvre, 'Be a kid', enregistré par Ben, un adolescent
de 17 ans, avec en deuxième voix son neveu, probablement âgé
de bien moins de 10 ans, et des paroles superbes : 'Je veux être un
gamin, on peut presque tout faire, sauf seulement conduire une voiture...'
Mai 97 : Ben Lee sort son deuxième album, 16 titres, sur Grand Royal,
le label des Beastie Boys. 16 titres pour ce 'Something to remember me by',
avec plusieurs invités dont Money Mark et Mike D.
Momus, alias l'écossais Nick Currie, après une carrière
d'une dizaine d'années qui l'a mené des labels 4AD à
Cherry Red, en passant par El et Creation, s'est installé depuis
quelques temps à Paris. Malheureusement, cela ne semble pas avoir
fait décollé sa carrière chez nous... Les japonais,
eux, ont craqué pour les chansons de Momus, qu'ils les interprète
lui-même ou qu'il les fasse chanter par des japonaises. Comme David
Thomas de Pere Ubu, Momus a programmé lui-même son site internet,
très complet et souvent mis à jour, avec notamment un éditorial
et des chroniques signées Momus. On peut également y commander
le 1er CD-Rom de Momus, entièrement confectionné par ses soins
(http://www.demon.co.uk/momus).
Du côté des disques, on attend un nouvel album en 97, après
'Slender sherbet', paru l'an dernier, qui proposait des nouvelles versions
d'anciens titres, et après une compilation de morceaux rares ou inédits
à paraître d'ici la fin 1996.